Publié le 02-09-2025

La classe moyenne en Tunisie s’effrite, laissant place à une nouvelle classe pauvre

Les données et études récentes montrent que la crise économique en Tunisie a profondément remodelé les classes sociales, avec un effritement notable de la classe moyenne, autrefois pilier de la société. Selon une étude du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (2024), la classe moyenne représentait environ 60 % de la population avant 2011. Aujourd’hui, elle ne constitue plus que 30 %, avec une minorité intégrée à la classe des riches tandis que la majorité a glissé vers les couches les plus faibles et démunies.



La classe moyenne en Tunisie s’effrite, laissant place à une nouvelle classe pauvre

Le chercheur Abdeljalil Badoui souligne que la majorité des membres de la classe moyenne lutte pour subvenir aux besoins fondamentaux et recourt à l’endettement pour faire face au coût élevé de la vie, confrontés à des revenus faibles et à la dégradation des services publics, notamment la santé, l’éducation et les transports. Les données de la Banque centrale tunisienne montrent une hausse des comptes débiteurs de 11 % en 2023 contre 8 % en 2022, reflétant le recours accru au crédit pour couvrir les dépenses quotidiennes.

Selon Jalal Meziou, membre de la Chambre nationale des promoteurs immobiliers, l’augmentation des prix de l’immobilier et des coûts de construction a aggravé la perte du pouvoir d’achat de la classe moyenne, dont les revenus mensuels moyens de 1 387 dinars (450 $) ne suffisent plus pour les besoins essentiels tels que alimentation, transport et logement.

Malgré une baisse officielle du taux de chômage à 15,7 % au premier trimestre 2025, le chômage reste élevé parmi les diplômées universitaires féminines, atteignant 30,7 % contre 13,6 % chez les hommes.

Source : Al-Araby Al-Jadeed



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