Emna Essadik : Parité et pouvoir, renforcer le leadership féminin pour transformer l’économie tunisienne

Lors de l’événement Parlons Eco organisé par Savoirs Eco, Emna Essadik, membre de l’Association des Économistes Tunisiens, a mis en lumière la sous-représentation des femmes dans les postes de décision en Tunisie et son impact sur le développement économique du pays.

Leadership féminin en Tunisie : un levier stratégique pour l’économie

Lors de l’événement Parlons Eco organisé par Savoirs Eco, Emna Essadik, membre de l’Association des Économistes Tunisiens, a mis en lumière la sous-représentation des femmes dans les postes de décision en Tunisie et son impact sur le développement économique du pays.

Un potentiel reconnu mais encore peu valorisé

« Savez-vous pourquoi partout dans le monde on encourage le leadership féminin ? Parce qu’il est reconnu comme un levier essentiel du développement économique », explique Emna Essadik.
Malgré les avancées juridiques et institutionnelles, les femmes tunisiennes restent marginalisées dans les sphères décisionnelles, avec des inégalités régionales persistantes.

Des chiffres révélateurs - Les données sont parlantes :

• Le taux de participation des femmes au marché du travail oscille entre 21 % et 27 % sur la période 1986-2024 (Banque mondiale).

• En 2019, seulement 21 % des postes de décision étaient occupés par des femmes (Organisation internationale du travail).

• Selon le Forum économique mondial, la Tunisie occupe la 115ᵉ place mondiale pour les législateurs et cadres supérieurs, et la 6ᵉ place dans la région MENA pour l’employabilité et les opportunités économiques.

« Ces chiffres mettent en évidence que les femmes sont encore marginalisées dans les postes de décision », souligne Emna Essadik.

Identifier les causes pour agir

Parmi les principaux obstacles figurent :

• Le plafond de verre dans de nombreux secteurs ;

• Les stéréotypes de genre qui freinent l’accès aux responsabilités ;

• Les conflits entre vie professionnelle et vie privée ;

• La double charge assumée par les femmes, surtout en milieu rural.

Ces freins limitent l’accès des femmes aux fonctions de leadership, malgré leurs compétences et leur formation.

Un plan d’action national pour un leadership féminin durable - Pour inverser la tendance, Emna Essadik propose une stratégie en deux volets :

Court et moyen terme :

Renforcer la compétitivité régionale et valoriser le capital féminin comme ressource économique stratégique.

Long terme :

Atteindre la parité dans tous les gouvernorats et institutions, pour que la Tunisie rejoigne les pays caractérisés par une équité totale dans le leadership.

Le plan inclut des mesures ciblées sur :

• L’éducation et le développement des compétences,

• Les politiques sociales et culturelles,

• L’adaptation des conditions de vie pour favoriser l’inclusion des femmes.

Une opportunité stratégique pour le pays

« Le leadership féminin n’est pas un luxe, c’est une ressource stratégique pour la Tunisie. Investir dans les femmes, c’est investir dans la durabilité et l’inclusion sociale », conclut Emna Essadik.

Encourager le leadership féminin n’est pas seulement une question d’égalité, mais un levier de compétitivité, d’innovation et de développement économique durable. La mise en œuvre des recommandations proposées pourrait faire de la Tunisie un modèle régional de gouvernance inclusive.

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