Nessrine Abbassi : Quand les femmes du Sud tunisien façonnent un avenir durable

Jour après jour, Éric cultive et protège l’écosystème fragile des oasis tunisiennes. Imaginez une oasis : un petit monde entre désert et ville, où chaque goutte d’eau compte et chaque palmier raconte une histoire.

Au cœur de ces paysages millénaires, Dalila, une femme oasienne, entretient ses palmiers chaque matin, transforme les dattes en délicieuses confitures et transmet à ses filles le savoir-faire lié au sol et le respect de la nature. Dalila n’est pas seulement une habitante de ce paysage : elle en est la gardienne. Elle joue un rôle indispensable à la survie de cet écosystème unique.

Comme Dalila, des milliers de femmes dans le sud de la Tunisie jouent un rôle fondamental pour la durabilité économique, sociale et environnementale de leurs territoires. Elles gèrent avec ingéniosité des ressources limitées – eau, terre et savoir – et diversifient leurs activités entre agriculture, artisanat, apiculture et transformation de produits locaux.

Cependant, leur rôle reste freiné par des barrières structurelles : accès restreint à l’eau, au financement et à la terre. Le changement climatique accentue également la pression sur les oasis, menaçant non seulement les récoltes, mais aussi la transmission des savoirs essentiels.

Il existe pourtant des solutions. Former les femmes, valoriser leurs produits et leur offrir une reconnaissance institutionnelle permet de créer des leviers d’autonomisation. Les coopératives féminines renforcent leur indépendance et leur intégration à la gouvernance locale, favorisant ainsi une gestion durable et inclusive des ressources naturelles.

Comme le préconise notre étude scientifique approfondie sur les femmes oasiennes de la région des Gbes, sauvegarder ces femmes, c’est non seulement préserver un écosystème unique, mais aussi préparer les oasis à relever les défis du 21ᵉ siècle. Leur rôle est central pour construire un avenir durable et résilient.

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