Publié le 06-03-2018

La presse écrite fait grise mine face au numérique

L’irruption des nouvelles technologies a chambardé le comportement des lecteurs, et a bouleversé le modèle économique de la presse traditionnelle, qui devra faire un choix : s’adapter ou disparaître.



La presse écrite fait grise mine face au numérique


L’irruption des nouvelles technologies a chambardé le comportement des lecteurs, et a bouleversé le modèle économique de la presse traditionnelle, qui devra faire un choix : s’adapter ou disparaître.

Les différents intervenants de la journée d'étude sur "Les défis à venir de la presse écrite" organisée par la SNIPE, ont mis l’accent sur la période de crise que traverse la presse écrite (sous entendu la presse papier), pas seulement en Tunisie mais dans le monde entier, à commencer par les Etats-Unis et la France, deux pays qui voient de plus en plus de journaux mettre la clé sous la porte ou se convertir au web.

L’avenir de la presse papier serait donc en grand danger, à cause entre autres, de la (r)évolution technologique, propice à la presse électronique qui s’installe à forte vitesse dans le paysage médiatique, malgré les vœux d’exclusion manifestés par certains professionnels du métier. C’est tout naturellement donc, que le défi de la presse papier soit sa rivalité avec la presse électronique, et le comment faire pour résister à la croissance exponentielle de cette dernière qui, plus interactive et plus rapide, elle réussit à atteindre le lecteur chez lui ou dans son bureau aux moindres coûts.  

La presse papier en Tunisie, si elle veut bien survivre,  doit doubler d’efforts pour améliorer son contenu et aborder plus de sujets qui touchent de près au citoyen tunisien, mais aussi produire des articles de fonds bien analysés au lieu de se suffire aux dépêches des agences de presse étrangères, et alimenter le reste des pages du journal par les faits divers et le sensationnel. En fait, si la presse papier tunisienne doit bien quelque chose au numérique, c’est de lui avoir révélé ses défaillances : faible contenu, manque de réactivité, langue de bois, et discours routiniers. Ouvert sur les médias numériques du monde depuis chez lui, le tunisien devient difficile à confiner et peut très bien se passer des journaux nationaux.

Contenus collaboratifs, interactivité, facilité d’accès à une information gratuite, actualisée en permanence et partageable, liens hypertextes, vidéo, archivage, la presse papier est…dépassée ! Elle est non seulement dépassée par la presse électronique, mais aussi par les réseaux sociaux et les sites communautaires.

La presse n’a plus le monopole de l’information, et n’aura plus l’information en premier, c’est une réalité que bon nombre de journalistes tunisiens -de la presse papier- semble dénier.  En attendant, la presse électronique, désavouée par la profession, sans cadre juridique, sans carte professionnelle, mais aussi sans complexes, trace bien son chemin. Menée par une nouvelle génération, polyvalente, ouverte sur le monde, et qui n’a pas peur de prendre des risques, elle a su faire des réseaux sociaux, qui auraient pu être ses pires ennemis, ses meilleurs alliés.

La presse papier en crise, cela ne fait plus aucun doute, mais la coexistence entre presse papier et presse électronique reste possible, à condition que la première accepte la seconde, au lieu de la mettre dans l'optique d'une "concurrente illégitime". À elle maintenant de se refonder et s’adapter aux nouvelles lois du marché, en essayant de considérer les nouvelles technologies de l’information comme un élément complémentaire à la pratique journalistique et non une menace.

Sarah B.H

 

 


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