Publié le 06-03-2018

Aujourd’hui, Berlusconi à Lampedusa pour évacuer 6.000 immigrés, en grande majorité tunisiens

Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi est attendu mercredi à Lampedusa, d'où doivent être évacués dans la journée quelque 6.000 immigrés, en grande majorité tunisiens, entassés sur la petite île dans des conditions d'hygiène épouvantables.



Aujourd’hui, Berlusconi à Lampedusa pour évacuer 6.000 immigrés, en grande majorité tunisiens

"La situation sur l'île sera réglée" mercredi, a assuré le ministre de l'Intérieur Roberto Maroni. M. Berlusconi devrait annoncer des "mesures de dédommagement" pour Lampedusa, qui vit essentiellement du tourisme.

Cinq navires pouvant transporter plusieurs milliers de passagers, doivent accoster sur ce confetti de 20 km2 à mi-chemin entre Tunisie et Sicile pour transférer les clandestins vers des centres d'accueil du sud de l'Italie. Deux bâtiments dont le San Marco qui appartient à la Marine italienne sont déjà arrivés. Mais une centaine de nouveaux migrants ont également débarqué d'une embarcation dans la matinée.

La cohabitation entre les 6.000 immigrés et les 5.000 habitants est "absolument insupportable", a souligné la porte-parole pour l'Italie du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) de l'ONU, Laura Boldrini. A l'instar de responsables de l'opposition, Mme Boldrini a accusé le gouvernement d'avoir "créé un cul-de-sac sur l'île", en transférant trop lentement les migrants qui, "auparavant étaient identifiés en 48 heures, puis évacués". Sur le quai de la gare maritime, où sont massés 24H/24 des milliers d'immigrés, l'odeur est pestilentielle : seuls trois WC chimiques pourvoient aux besoins des milliers d'immigrés, qui en sont réduits à uriner et déféquer en plein air. Et bien sûr pas de douche. Le ministre de la Santé Ferruccio Fazio a reconnu que "la situation était réellement préoccupante du point de vue de l'hygiène".

(...) Face à cette crise, les autorités italiennes en ont appelé à la solidarité européenne. "L'Europe est inerte", a dénoncé sur la chaîne Sky TG24, le ministre des Affaires étrangères Franco Frattini. Le ministre a souligné ne pas demander des "fonds européens de toute façon limités", mais "une initiative" à l'échelle européenne. M. Frattini a souhaité que "le commissaire européen chargé de l'immigration présent à Tunis mette en chantier une action forte pour aider la Tunisie".

Depuis la chute du président Zine El Abidine Ben Ali à la mi-janvier, plus de 18.000 Tunisiens sont arrivés à Lampedusa contre 4.000 migrants sur toute l'année 2010.


AFP
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