Publié le 06-03-2018

Daech: des enfants 'combattants', 'kamikazes' et 'boucliers humains'

L'ONU a dénoncé dans un rapport publié mercredi le recrutement en Irak d'enfants, y compris handicapés, dans la guerre.


 



Daech: des enfants 'combattants', 'kamikazes' et 'boucliers humains'

Un traitement inhumain. L'ONU a dénoncé mercredi le recrutement en Irak par des "groupes armés", en particulier par les djihadistes de Daech, d'"un grand nombre d'enfants". Ces petits garçons et petites filles, y compris handicapés, sont utilisés comme combattants, kamikazes et boucliers humains. Ils subissent également des sévices sexuels et sont victimes d'actes de torture.
C'est "un énorme problème", a asséné devant des journalistes à Genève Renate Winter, l'un des 18 experts indépendants membres du Comité des droits de l'enfant des Nations unies (CRC). La tâche de ce dernier consiste à s'assurer que les Etats respectent la mise en oeuvre des traités internationaux relatifs aux droits des mineurs et qui a rendu un rapport sur la situation des enfants en Irak.

Des traitements inhumains


"Des enfants (sont) utilisés comme kamikazes, y compris des enfants handicapés ou ceux qui ont été vendus à des groupes armés par leurs familles", soulignent les auteurs du rapport. Ils expliquent aussi comment certains mineurs ont été transformés en "boucliers humains" pour protéger des installations de l'EI des frappes aériennes, forcés à travailler à des postes de contrôle ou employés à la fabrication de bombes pour les jihadistes.
Le comité a exhorté Bagdad à explicitement criminaliser le recrutement d'une personne de moins de 18 ans dans les conflits armés. Le CRC a en outre dénoncé les nombreux cas d'enfants, notamment appartenant à des minorités, auxquels le groupe Etat islamique a fait subir des violences sexuelles et d'autres tortures ou qu'il a purement et simplement assassinés. 

Les djihadistes ne sont pas les seuls coupables

Bien que le gouvernement irakien soit tenu pour responsable de la protection de ses administrés, Renate Winter a reconnu qu'il était actuellement difficile de poursuivre les membres des "groupes armés non-étatiques" pour de tels actes. Selon elle, le gouvernement devrait s'efforcer de faire tout son possible pour protéger les enfants dans les zones qu'il contrôle et pour les extraire des lieux contrôlés par l'EI. Le comité a toutefois souligné que certaines violations des droits des enfants ne pouvaient être attribuées aux seuls djihadistes du groupe Etat islamique.
De précédents rapports relevaient ainsi que des mineurs étaient obligés d'être de faction à des postes de contrôle tenus par les forces gouvernementales ou que des enfants étaient emprisonnés dans des conditions difficiles à la suite d'accusations de terrorisme, et dénonçaient également des mariages forcés de fillettes de 11 ans.

Une loi permettant aux violeurs d'éviter toute poursuite judiciaire à condition de se marier avec leurs victimes s'est particulièrement attirée les foudres du CRC, qui a rejeté l'argument des autorités de Bagdad selon lesquelles c'était "le seul moyen de protéger la victime des représailles de sa famille".


L'Express

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