Publié le 18-11-2025
Les jeunes médecins tunisiens tirent la sonnette d’alarme et annoncent une grève nationale
Le Dr Wajih Dhakkar, président de l’Organisation tunisienne des jeunes médecins, a dénoncé mardi les conditions de travail des jeunes praticiens dans le secteur public, affirmant qu’ils « travaillent jusqu’à 120 heures par semaine pour un salaire compris entre 1 500 et 1 900 dinars ».

Il a également précisé que « les gardes de permanence sont rémunérées entre 1 et 3 dinars de l’heure ».
Invité sur Jawhara FM, le Dr Dhakkar a dénoncé le non-paiement des gardes pour les jeunes médecins opérant dans plus de 22 hôpitaux, les qualifiant de « maillon faible du système hospitalier ».
Il a rappelé qu’« un procès-verbal avait été signé le 3 juillet 2025 à la suite de mouvements de protestation, suspendant les actions et initiant la mise en œuvre des points convenus avec le ministère de la Santé. Mais à ce jour, rien n’a changé ».
Il a également mis en évidence le phénomène d’émigration des médecins, en constante augmentation : « 250 médecins ont quitté le pays en 2010, contre 1 500 en 2023. Nos professionnels de santé sont très recherchés, notamment en Allemagne et dans plusieurs autres pays ».
Selon lui, la Tunisie compte aujourd’hui 12 000 jeunes médecins, dont 7 500 internes et résidents, répartis dans tous les hôpitaux universitaires et régionaux.
Face à cette situation, l’organisation a annoncé une **action nationale pour le 19 novembre 2025**, comprenant une grève d’une journée des activités professionnelles et universitaires dans les facultés de médecine et établissements de santé. Les services d’urgence continueront de fonctionner normalement, et seules les gardes minimales seront assurées dans les autres services.
Cette journée de protestation sera marquée par un rassemblement devant le siège de l’Assemblée des Représentants du Peuple, coïncidant avec la session de délibération sur le budget du ministère de la Santé.
