Publié le 04-07-2025

Concurrence, saturation, obstacles : les vrais défis des PME en Tunisie

Faisant écho à la Journée mondiale des Petites et Moyennes Entreprises, la BEI a dévoilé une nouvelle enquête intitulée  : Les défis des PME en Tunisie en 2025.



Concurrence, saturation, obstacles : les vrais défis des PME en Tunisie

L’étude, menée auprès de 150 dirigeant.e.s de PME tunisiennes opérant dans les chaînes de valeur exportatrices du pays, notamment l’agro-industrie, le textile et l’automobile, dresse le portrait d’un tissu entrepreneurial à la fois combatif et contraint, qui cherche à se projeter à l’international malgré un environnement particulièrement compétitif.

Les PME, essentielles à l’économie tunisienne et représentant près de 97% du tissu productif national, incarnent une volonté d’ouverture mais butent encore sur des réalités structurelles et conjoncturelles qui freinent leur essor.

Si l’accès au financement et le manque de capital propre restent des préoccupations centrales pour les chef.fe.s d’entreprise interrogé.e.s, c’est la concurrence accrue et la saturation de certains marchés qui apparaissent comme les obstacles les plus difficiles à surmonter.

Sur des marchés saturés, la compétitivité devient un facteur différentiel

Un quart des dirigeant.e.s de PME identifient la concurrence accrue comme leur principale difficulté à croître, devant le manque de capital (17 %). À l’international, 6 PME sur 10 estiment que la saturation des marchés étrangers et l’intensité concurrentielle limitent fortement leur développement.

Le Trade & Competitiveness Programme mise sur le renforcement de la compétitivité à travers des formations techniques ciblées sur des thèmes stratégiques tels que les règles d’origine ou la décarbonation, pour positionner les PME tunisiennes comme des acteurs solides sur les marchés européens.

« Ce dont nous avons besoin, ce sont des idées audacieuses, des formations ciblées et un accompagnement structuré pour franchir les barrières à l’export », témoigne un chef d’entreprise tunisien.

Financement : le carburant manquant pour accélérer à l’international

Pour 48 % des dirigeants, le manque de financement constitue un frein majeur à toute ambition d’internationalisation. Bien que 88 % des PME exportent déjà, seules la moitié le font régulièrement, tandis que 1 PME sur 10 reste absente de l’export, faute de moyens pour investir dans l’innovation, la mise aux normes ou la prospection.

Le programme facilite l’accès au crédit en partenariat avec les banques tunisiennes, à travers des lignes de financement dédiées allégées en garanties et orientées vers des projets structurants.

Des freins structurels à l’exportation

62 % des PME dénoncent des coûts logistiques, douaniers et de conformité prohibitifs, et 44 % signalent des difficultés à identifier des partenaires commerciaux à l’étranger. Ces obstacles techniques et relationnels limitent leur intégration dans les chaînes de valeur internationales, pourtant cruciale pour une croissance durable.

Méthodologie : L’enquête a été menée en mai 2025 auprès de 150 propriétaires et dirigeants de PME tunisiennes opérant dans les secteurs de l’agroalimentaire, de l’automobile et du textile.



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