Publié le 06-03-2018
Rap Tunisien ou Rapt de la religion?
En Tunisie, on commençait à peine à se réjouir. La scène musicale tunisienne peine à se réveiller, mais se réveille tout de même. Le rap revient, on est tout content et on ne peut qu’encourager tous ceux qui s’y lancent ou s’y re-lance. Mais que découvrons nous ?
Le rap a toujours été une musique agressive, mais très touchante, brisant les tabous et parlant de tout ce que le politiquement correct tente de cacher. Des quartiers chauds américains, aux banlieues françaises, le rap a toujours été un refuge aux plus démunis et la voie de sortie des plus défavorisés.
En Tunisie, on commençait à peine à se réjouir. La scène musicale tunisienne peine à se réveiller, mais se réveille tout de même. Le rap revient, on est tout content et on ne peut qu’encourager tous ceux qui s’y lancent ou s’y re-lance. Mais que découvrons nous ? Les rappeurs qu’on connaissaient rebelles endossent une nouvelle identité, celle d’un imam extrémiste. Religion et re-religion, le rap revient en voie de sagesse qui mène à la folie. Les chansons circulent sur Facebook, les internautes partagent et se partagent. Non pas que la musique soit exceptionnelle, ni l’articulation d’un grand talent, mais des textes qui laissent un sourire amer sur les lèvres, entre Vodka et Mecque, entre prière et alcool, les rappeurs se posent même en sauveur de l’islam d’aujourd’hui « avec une épée à la manière d’Omar, compagnon du prophète ». (ndlr : tiré de Contre, Psycho M)
On aimerait bien encourager les jeunes qui tentent de percer, et il est important de dire que rien n’est plus dérangeant dans un article que de condamner les créations artistiques. Mais en même temps, est-ce une création artistique que de militer pour une guerre des mœurs ? À quoi sert ce hold-up de la religion si ce n’est à créer plus de frustration et de stigmatisation ?
S.B.H
« Guerre psychologique » : Rap, kalachnikov et fanatisme !
