L'Italie demande à l'UE d'aider la Tunisie

Il est essentiel que l'Union européenne aide la Tunisie à stopper les départs de bateaux de migrants, a déclaré mardi le ministre italien de l'Intérieur, appelant l'Union à mettre en œuvre un accord signé avec Tunis en juillet.

Les arrivées de migrants en Italie ont presque doublé en 2023 par rapport à la même période l'année dernière, avec environ 140 000 personnes débarquées jusqu'à présent. Quelque 91 % d'entre elles sont venues de Tunisie, la petite île italienne de Lampedusa étant la plus touchée par les débarquements.

"L'objectif est avant tout d'arrêter les départs en prenant des mesures dans le cadre d'une initiative internationale et européenne forte", a déclaré le ministre de l'intérieur, Matteo Piantedosi, devant la chambre basse du parlement italien.

En juillet, l'Union européenne et la Tunisie ont signé un partenariat stratégique prévoyant la lutte contre les trafiquants d'êtres humains et le renforcement des frontières, en échange d'une aide financière constante à l'économie malmenée de l'État nord-africain.

Toutefois, ce mois-ci, le président tunisien Kais Saied a rejeté une tranche d'aide de l'UE d'une valeur de 127 millions d'euros (134 millions de dollars), déclarant qu'elle allait à l'encontre du partenariat, une décision considérée comme pouvant compromettre l'accord.

"Je pense qu'il est dans l'intérêt de toutes les parties de mettre rapidement en œuvre le contenu de l'accord entre l'UE et la Tunisie", a déclaré M. Piantedosi au Parlement.

Afin de décourager l'immigration clandestine, le gouvernement de droite du premier ministre Giorgia Meloni a adopté une série de mesures, notamment pour accélérer le rapatriement des demandeurs d'asile déboutés et durcir les peines d'emprisonnement pour les passeurs.

Le gouvernement a également approuvé la répression des bateaux de sauvetage en mer, accusés par M. Piantedosi d'agir comme un catalyseur de départs en signalant aux migrants que quelqu'un viendra les chercher en mer.

Les organisations caritatives ont toujours rejeté ces allégations de "facteur d'attraction", soulignant que les arrivées en mer vers l'Italie ont grimpé en flèche cette année malgré la réduction de leurs activités.

M. Piantedosi a également salué l'accord conclu ce mois-ci par l'Union européenne sur la manière de gérer l'immigration irrégulière et a déclaré que l'Italie soutenait une nouvelle mission navale de l'UE en Méditerranée, à condition qu'elle ne conduise pas au "débarquement des immigrants toujours et uniquement en Italie". (1 dollar = 0,9481 euro)

Reuters

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