Publié le 06-03-2018
Mort d'Arafat: les Palestiniens se sentent floués par le rapport français
Dirigeants palestiniens et proches de Yasser Arafat exprimaient mercredi leur frustration après les conclusions des analyses médicales françaises infirmant la thèse d'un empoisonnement, privilégiée par un laboratoire suisse.

Ils laissaient en outre percer une certaine aigreur envers la France, lieu du décès du chef historique palestinien le 11 novembre 2004, bien que ce dernier rebondissement de l'affaire n'occupe qu'une place modeste mercredi dans les médias palestiniens et israéliens.
"Je suis toujours convaincue que le martyr Arafat n'est pas décédé de mort naturelle", a déclaré à l'AFP sa veuve, Souha Arafat, par téléphone de Paris, au lendemain de l'annonce que le rapport français écartait la thèse de l'empoisonnement pour privilégier une cause naturelle.
"Que les Français n'aient rien trouvé n'est absolument pas logique", a-t-elle estimé, soulignant les conclusions contradictoires entre les expertises suisse et française à partir de lots d'échantillons biologiques similaires prélevés sur la dépouille en novembre 2012.
"Je suis très choquée que le rapport médical français qui m'a été transmis se résume à quatre pages", a indiqué Souha Arafat, rappelant que celui du laboratoire suisse, publié en novembre, en comportait 108.
"Je veux continuer jusqu'à parvenir à la vérité", a-t-elle ajouté.
"En l'état des analyses effectuées et des pièces figurant au dossier, les experts concluent à l'absence d'un empoisonnement au polonium-210 (substance radioactive hautement toxique, NDLR) de M. Arafat", a indiqué mardi soir le parquet de Nanterre, en charge de l'enquête française pour assassinat ouverte en 2012 sur plainte de sa veuve.
Crédit-Photo: AFP - Odd Andersen
AFP