Publié le 06-03-2018

Assidat zgougou : au thon ?

 
« Nettoyer les pignons de pin d’Alep, les broyer et les cuire dans l’eau jusqu'à ébullition. Servir dans des bols, recouvrir de crème dessert et décorer » : une recette d’apparence simple pour un plat traditionnel qui accompagne la célébration de la naissance du prophète Muhammad



Assidat zgougou : au thon ?

 

« Nettoyer les pignons de pin d’Alep, les broyer et les cuire dans l’eau jusqu'à ébullition. Servir dans des bols, recouvrir de crème dessert et décorer » : une recette d’apparence simple pour un plat traditionnel qui accompagne la célébration de la naissance du prophète Muhammad. Ce n’est pourtant pas aussi facile, entre les longues heures de préparation et les prix exorbitants des principaux ingrédients. En ce qui est de la préparation, laissons l’affaire à nos mères. Allons plutôt voir du côté des prix.

 

Etonnant… Ou pas ! à 2 semaines de la fête du Mouled, prévue pour la fin du mois de février 2010, le prix du kilogramme de pin d’Alep (zgougou) atteint déjà les 12 dinars. Si on y rajoute ce que cela va coûter entre fruits secs et garniture, on est bien parti pour une Assida, comme dirait le tunisien pour exprimer un prix cher, « au thon » ! Les raisons de cette hausse reviendraient à la propagation de l’utilisation du zgougou pour d’autres préparations qui s’étaleraient sur toute l’année. Ne vous sentez pas visées chères ménagères ce n’est pas de vous qu’on parle mais plutôt de l’industrie agroalimentaire.

 

Depuis la crème dessert aromatisée au zgougou de Selja et Danette, en passant par les restaurants qui la proposent de plus en plus comme dessert, aux grandes surfaces qui vendent l’Assida précuite ou carrément avec sa garniture, aux pâtissiers qui proposent des glaces au zgougou, le compte y est sachant que la Tunisie n’est pas un grand producteur de pin d’Alep et que les prix de plusieurs denrées alimentaires ne cessent d’augmenter. Le mouled, lui, ne vient qu’une seule fois par an ce qui donne à sa Assidat zgougou une saveur particulière, avec l’arrière-goût du porte-monnaie qui souffre.      

 

Ce n’est pas facile, néanmoins, on restitue avec acharnement, la tradition. Est-ce une bonne chose si on s’y attache, pas au moindre prix et parfois même au prix de négliger l’occasion derrière la préparation de assidat zgougou ? Qu’en pensez-vous ?


assida-120210-1.jpg

Dans la même catégorie