Publié le 06-03-2018

Le ministre Nicolas Hulot dément tout harcèlement sexuel, Macron le soutient

Nicolas Hulot a dénoncé jeudi les “rumeurs ignominieuses” sur des accusations d‘harcèlement sexuel le visant et n‘a pas exclu de démissionner de son poste de ministre de la Transition écologique pour protéger sa famille.



Le ministre Nicolas Hulot dément tout harcèlement sexuel, Macron le soutient

Il a reçu le soutien du Premier ministre, qui a dit n‘avoir “aucune raison de douter de la parole” de l‘ex-animateur de télévision, considéré par l‘opinion comme la caution écologique du gouvernement, et d‘Emmanuel Macron.

“Il n’y a pas d’affaire, il y a des rumeurs, donc le président de la République a assuré Nicolas Hulot de son entier soutien”, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, lors du compte rendu du Conseil des ministres.

L‘Elysée a rappelé la “jurisprudence” qui exclut tout “départ d‘un ministre tant qu‘il n‘y a pas de mise en examen”.

Face aux rumeurs et à la publication dans le journal Ebdo d‘un article le mettant en cause, Nicolas Hulot a indiqué sur BFMTV et RMC avoir voulu “prendre les devants”.

A la question de savoir s‘il avait été accusé de harcèlement sexuel par une ancienne collaboratrice, il a répondu : “La réponse est non et je le dis avec autant de force que la personne en question, qui est parfaitement identifiée, avec laquelle je suis en contact, vous dira la même chose.”

L‘Ebdo, dont Reuters a lu une copie, évoque “une jeune femme de 31 ans, ancienne salariée de la Fondation Hulot et aujourd’hui chargée de mission à l’Assemblée nationale”, possiblement victime de “harcèlement sexuel” de la part de Nicolas Hulot, une affaire qui se serait “soldée par une transaction”.

Contactée par l‘hebdomadaire, l’intéressée dément “complètement” tout lien avec Nicolas Hulot. Interrogé lui aussi, le ministre dénonce “un pur mensonge”. “Il n’y a jamais eu ni harcèlement sexuel ni a fortiori transaction”, dit-il.

Nicolas Hulot reconnaît en revanche avoir fait l‘objet d‘une plainte en 2008 pour des faits remontant à 1997, classée sans suite pour cause de prescription, de dix ans à l’époque.

“Il y a eu cette plainte, la justice est passée. Quand la justice est passée, il faut aussi en tenir compte”, a-t-il dit sur BFMTV. “Que ces petits procureurs anonymes sachent que oui ça me fait mal, mais je suis debout”.

Dans Ebdo, le ministre ajoute que “l’enquête avait permis de constater, suite aux auditions de la plaignante et de moi-même, l’absence de tout agissement répréhensible”.

Les journalistes d‘Ebdo ont recoupé leurs informations auprès de l’intéressée, dont ils préservent l‘anonymat, et de trois membres de sa famille, qualifiée de “grande famille française”.

“Nicolas Hulot aurait abusé d’elle durant l’été 1997”, écrit le magazine où la femme en question explique son choix de confier cette histoire aux gendarmes en 2008 seulement.

“Je n’ai pas voulu déposer plainte”, dit-elle. “Mon but n’était pas de le faire juger, mais de le mettre devant sa conscience”. Son père ajoute : “Tout était prescrit et elle était certaine que cela ne donnerait pas lieu à un procès, mais, au moins, les choses étaient dites.”

A la question de savoir si les accusations dont il a fait l‘objet ont joué un rôle dans ses renoncements à l’élection présidentielle en 2007 et 2017, Nicolas Hulot répond : “La réponse est non car je n’ai rien à me reprocher”.

Interrogé sur BFMTV sur une éventuelle démission, le ministre a assuré ne pas y avoir “pensé” tout en prévenant que sa famille primerait dans tout décision allant dans ce sens.

“C‘est sa résistance qui prime, c‘est ça qui guidera ma décision, mes choix”, a-t-il dit. “C‘est un cauchemar, mais je suis solide, ma famille est solide”.

Ces déclarations surviennent dix jours après l‘annonce de l‘ouverture d‘une nouvelle enquête préliminaire contre Gérald Darmanin à la suite d‘accusations de viol que le ministre des Comptes publics ce dernier conteste formellement.

Il avait reçu le soutien du gouvernement en vertu de la règle édictée par le Premier ministre selon laquelle seule une mise en examen peut entraîner une exclusion automatique. Il a en revanche été appelé à la démission par une partie de l‘opposition, notamment par des élus Les Républicains (LR).

Reuters



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