Publié le 06-03-2018

Mohammed ben Salmane ou le « Roi » réformateur à la poigne de fer

Né le 31 août 1985, l'homme à la barbe noire et à la calvitie naissante travaille 16 heures par jour et dit que sa mère l'a élevé strictement.



Mohammed ben Salmane ou le « Roi » réformateur à la poigne de fer

Devenu prince héritier en juin au terme d'une ascension fulgurante, Mohammed Ben Salmane, 32 ans, s'est assigné pour mission de réformer le royaume ultraconservateur.


Ces derniers mois, celui que l'on surnomme «MBS» a lancé plusieurs chantiers de réformes qui marquent le plus grand bouleversement culturel et économique de l'histoire moderne du royaume, dont la moitié de la population (31 millions) a moins de 25 ans.

Attaché à desserrer le carcan des milieux religieux sur la société, il promettait fin octobre une Arabie «modérée», pratiquant un islam «tolérant et ouvert».

Les femmes ont obtenu en septembre le droit de conduire, une décision historique dont il est considéré comme l'inspirateur. Les cinémas vont bientôt ouvrir et des Saoudiennes ont célébré la fête nationale mêlées aux hommes. Du jamais vu.

Pas de traitement de faveur

Le procureur général d'Arabie saoudite a promis dimanche une « ferme application » de la loi. « Les suspects se voient accorder les mêmes droits et le même traitement que n'importe quel autre citoyen saoudien. La position ou le statut d'un suspect n'influencent pas l'application ferme et juste » de la loi, a déclaré Cheikh Saoud Al Mojeb qui fait lui-même partie de la nouvelle commission formée conformément à un décret royal.

Ces arrestations et les limogeages interviennent au moment où le prince Mohammed, 32 ans, fils du roi Salmane lui-même âgé de 81 ans, ne cesse de consolider son pouvoir au milieu de changements économiques et sociaux inédits dans le royaume ultraconservateur.

Onde de choc

Le Haut comité des oulémas, un organe religieux influent, a très vite réagi en affirmant que la lutte anticorruption était « aussi importante que le combat contre le terrorisme ».

Une source de l'aviation a par ailleurs indiqué que les forces de sécurité avaient cloué au sol des avions privés, peut-être pour empêcher que certaines personnalités ne quittent le territoire.

« L’étendue et l'ampleur de ces arrestations semblent être sans précédent dans l'histoire moderne de l'Arabie saoudite », a affirmé Kristian Ulrichsen, spécialiste du Golfe à l'institut Baker de l'université Rice, aux États-Unis. « Si la détention du prince Al-Walid ben Talal se confirme, elle constituera une onde de choc sur le plan intérieur et dans le monde des affaires internationales », a estimé cet expert.


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