Publié le 06-03-2018

Coup d'Etat au Burkina Faso, tirs à Ouagadougou

Un militaire burkinabé a annoncé jeudi à la télévision nationale la destitution du président de transition, Michel Kafando, et la dissolution de son gouvernement, au lendemain de leur arrestation par des membres de la garde présidentielle.



Coup d'Etat au Burkina Faso, tirs à Ouagadougou

Ce militaire en uniforme, qui n'a pas été identifié, a également annoncé sur la RTB la mise en place d'un "conseil national pour la démocratie" chargé d'organiser des élections.

Des soldats ont effectué des tirs de sommation sur la place de l'Indépendance dans le centre de Ouagadougou, pour tenter de disperser une foule de manifestants protestant contre ce putsch. Une centaine de personnes s'étaient rassemblées sur la place pour réclamer la libération du président et des membres du gouvernement.

Des tirs ont retenti épisodiquement dans d'autres quartiers de la capitale.
Le coup de force du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), nom officiel de la garde présidentielle, intervient à moins d'un mois d'élections présidentielle et législatives prévues le 11 octobre.

Ancienne puissance coloniale, la France s'est dite "préoccupée par les développements intervenus aujourd'hui (jeudi) au Burkina Faso". "Elle condamne fermement tout usage de la force et appelle à la libération immédiate de toutes les personnes retenues", a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Deux cent vingt membres des forces spéciales françaises sont basés à Ouagadougou dans le cadre de l'opération Barkhane.
Les scrutins du 11 octobre étaient censés parachever le processus de transition et le retour du pays à la démocratie un an après la chute du président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir en octobre 2014 pour avoir voulu changer la Constitution et prolonger ainsi ses 27 années à la tête du pays.

Le RSP était un des piliers du régime de Blaise Compaoré. Lundi, la Commission de réconciliation et des réformes, chargée de présenter des réformes pour le gouvernement de transition, avait proposé de démanteler le RSP. Dans son rapport remis au Premier ministre, la Commission décrit le régiment de 1.200 hommes comme "une armée au sein de l'armée".

En février, le RSP avait tenté de forcer le Premier ministre à démissionner parce qu'il envisageait de réduire ses effectifs.
 


Reuters

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