Publié le 06-03-2018

Mort de Jean Lacouture, journaliste et biographe: les grands hommes, dont Bourguiba le charmaient

Jean Lacouture, journaliste et biographe de grandes figures du XXe siècle, de Nasser à Hô Chi Minh en passant par de Gaulle, Bourguiba ou Mitterrand, est décédé jeudi 16 juillet 2015, à l’âge de 94 ans. Plusieurs journaux et médias lui ont rendu hommage, vendredi 17 juillet 2015, dont le Monde



Mort de Jean Lacouture, journaliste et biographe: les grands hommes, dont Bourguiba le charmaient

Il a consacré de monumentales biographies aux grands personnages du XXe siècle, qui l'ont propulsé sur le devant de la scène intellectuelle française.

Né le 9 juin 1921 à Bordeaux, Jean Lacouture est, dès son enfance, fasciné par les personnages d'exception, il déclare : Je me laisse aisément charmer par les grands hommes.

Né dans les articles, son goût des portraits prend sa pleine mesure avec les biographies. Après la parution de « Cinq hommes et la France » (Habib Bourguiba, Ferhat Abbas, Ho Chi Minh, Mohammed V, Sékou Touré), en 1961, « Bourguiba et les cadres du Néo-Destour », en 1965, « De l’Ifriqqyya d’Ibn Khaldoun à la Tunisie de Habib Bourguiba », en 1969,  Jean Lacouture s’attelle à partir des années 1970 à d’imposantes biographies qui font date : Nasser, André Malraux, François Mauriac, Pierre Mendès France, De Gaulle, Mitterrand et Paul Flamand.

Ses livres de souvenirs — sa longévité fait qu’il en publia à différentes époques — sont émaillés de références à ses interlocuteurs célèbres, de Nikita Khrouchtchev à Henry Kissinger, du prince Sihanouk à Robert Kennedy…

Il laisse une œuvre : pas moins de 71 livres, dont une quinzaine écrits avec des cosignataires. Et une belle trace dans les annales du métier. Eminent journaliste, au Monde, notamment et biographe, homme de gauche issu d’horizons conservateurs, c’est en témoin engagé qu’il avait embrassé la cause de la décolonisation dans l’immédiat après-guerre, à l’heure où celle-ci ne relevait d’aucune évidence.

Sur un plan plus intime, la liste de ses fréquentations donne l’impression de tourner les pages d’un dictionnaire culturel et politique de la deuxième moitié du XXe siècle. Mais Jean Lacouture n’avait pas, si l’on ose dire, « que » du talent et des relations. Il incarnait aussi un journalisme fort, capable de peser sur les situations. Un journalisme qu’il jugeait ces dernières années en voie de disparition face au « pouvoir de l’argent ».



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