Publié le 06-03-2018

L'Italie menace de rapatrier de force les immigrés tunisiens

Le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni a menacé Tunis de rapatrier de force les immigrés arrivés ces derniers temps sur l'île de Lampedusa si les autorités tunisiennes ne bloquent pas les départs à partir de leurs côtes.



L'Italie menace de rapatrier de force les immigrés tunisiens

" La Tunisie avait promis d'agir immédiatement pour arrêter les flux migratoires. S'il n'y a pas un signal concret (des autorités tunisiennes, ndlr), nous procéderons aux rapatriements forcés", a déclaré le ministre dans une interview lundi au Corriere della Sera.

M. Maroni et le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, s'étaient rendus vendredi à Tunis où ils avaient rencontré les principaux dirigeants du pays. Selon Rome, ces derniers s'étaient engagés à mettre un terme aux départs d'immigrés clandestins à partir des côtes tunisiennes.

Le gouvernement italien a pour sa part accordé à la Tunisie un financement de 80 millions d'euros destiné à l'aider à lutter contre l'immigration illégale. Selon les sources italiennes, 3.721 personnes sont arrivées depuis vendredi sur la petite île de Lampedusa, la terre européenne la plus proche des côtes tunisiennes, un confetti de terre qui abrite actuellement près de 6.000 immigrés, autant que d'insulaires.

Selon M. Maroni, l'Italie "est équipée" pour ces rapatriements forcés. "Nous les mettons sur les bateaux et nous les ramenons chez eux", a-t-il dit, indiquant que cette procédure est "financée par l'Union européenne (...) et gérée par des organisations internationales".

La situation des réfugiés somaliens et érythréens qui s'enfuient de Libye et ont commencé à arriver en Italie ce week-end est totalement différente, a reconnu M. Maroni, membre du parti anti-immigrés de la Ligue du Nord. "Les Somaliens et les Erythréens ne peuvent pas être rapatriés car ils fuient la guerre et ils ont droit à la protection internationale. Nous leur offrirons l'assistance nécessaire et nous redemanderons à l'Europe de partager (avec l'Italie, ndlr) le poids de leur présence. Mais cela ne peut pas valoir pour les Tunisiens", a souligné le ministre.

Rome accuse régulièrement l'Union européenne de ne pas fournir suffisamment d'aide à l'Italie dans la lutte contre l'immigration clandestine.


AFP
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