Publié le 06-03-2018

L’Algérie semble avoir du mal à lancer la révolution

 

Les manifestants en Algérie ont battu en retraite ce samedi face à l’énorme dispositif sécuritaire mis en place par l’état. Le gouvernement algérien paraît décidé à atomiser la contagion démocratique.La soif de démocratie devient de plus en plus contagieuse et le printemps arabe en est la plus grande preuve. La Tunisie a fait fuir Ben Ali, l’Egypte a chassé Moubarak et l’Algérie semble elle aussi aspirer à plus de liberté… mais peine cependant à lancer un véritable mouvement de révolution. 



L’Algérie semble avoir du mal à lancer la révolution

Le vent de liberté qui plane actuellement sur le monde arabe, souhaite définitivement chasser tout régime immuable. Et les opposants au régime du président Abdelazziz Bouteflika, inspirés par les exemples tunisiens et égyptiens veulent plus de démocratie. Ceci dit, il ne semble pas évident d’organiser des manifestations en Algérie. Pour preuve, celles de ce samedi 12 février ont très vite été canalisées par une police venue en grand nombre.

C’est à 11h00 qu’avaient débuté les mouvements de marche. Alger et Oran étant les épicentres des principales manifestations. De la place du 1er Mai à la place des Martyrs, l’itinéraire était pourtant tracé mais les Algériens se sont heurtés à un important dispositif de sécurité. Il était question de 25.000 à 30.000 policiers déployés dans la capitale. Ne rassemblant que quelques centaines de manifestants ci et là, la marche, très vite avortée par les services d’ordre, n’a dés lors pu récolter les résultats escomptés.

 

L’opposition parle cependant d’un « début de processus ». Etudiants, artistes, chômeurs, retraités, commerçants, avocats et journalistes, tous étaient descendus dans les rues. Ils revendiquaient entre autres la levée de l’état d’urgence. En vigueur depuis 2001, ce dernier interdit tout rassemblement.

 

Pourquoi l’Algérie n’arrive pas, à l’instar de la Tunisie ou de l’Egypte, à lancer la révolution

Depuis le mois de décembre et l’immolation du jeune tunisien, Mohamed Bouazizi, l’Algérie proteste. Entre émeutes et manifestations, l’opposition regroupée depuis le 21 janvier dans la « Coordination nationale pour le changement et la démocratie» (CNCD) n’arrive cependant pas à lancer un mouvement révolutionnaire comparable à celui de la Tunisie ou de l’Egypte. Plusieurs éléments sont à prendre en compte.

 

Il faut savoir que contrairement à la Tunisie ou à l’Egypte, le gouvernement algérien a largement eu le temps d’organiser un véritable arsenal sécuritaire; 30.000 policiers déployés dans la capitale ce n’est pas anodin. Et à la grande différence des Tunisiens ou des Egyptiens, les Algériens ne comptent pas sur l’aide de l’armée. Sachant qu’elle gouverne conjointement (avec le gouvernement) le pays depuis quelques années déjà et qu’elle n’est dès lors pas prête à lâcher le pouvoir.

 

Sans oublier que les Algériens sont traumatisés par une guerre civile de plus de dix ans où les violences entre le gouvernement et les différents groupes islamiques ont fait près de 200.000 morts et des milliers de disparus. Le souvenir de la « décennie noire », encore bien présent dans leur esprit, risque dès lors de freiner ce vent de révolte.

 

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