Publié le 28-11-2025

Kaïs Saïed répond fermement au Parlement européen : La souveraineté tunisienne n’est pas négociable



Kaïs Saïed répond fermement au Parlement européen : La souveraineté tunisienne n’est pas négociable


Lors d’une rencontre tenue jeudi 27 novembre au Palais de Carthage avec le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, le président de la République Kaïs Saïed a adressé un message clair : la Tunisie est un État souverain qui refuse toute ingérence, et ses décisions relèvent exclusivement de la volonté de son peuple. Cette déclaration intervient en réaction au vote du Parlement européen sur un texte non législatif relatif à l’état des droits et de l’État de droit en Tunisie, et à sa demande d’« libérer la journaliste et avocate Sonia Dahmani ».

Dans un ton ferme, Kaïs Saïed a affirmé : « Faites savoir à ceux qui croient encore pouvoir nous dicter leurs positions que nous sommes un État indépendant et souverain. Nous n’accepterons jamais qu’une quelconque partie intervienne dans nos affaires internes. » Il a rappelé que la souveraineté appartient au peuple tunisien et que certaines voix, « encore attachées au passé », continuent d’imaginer que la Tunisie reste sous tutelle extérieure.

Réagissant directement à la séance du Parlement européen, le Président a accusé certains responsables européens de « se comporter comme des professeurs distribuant notes, leçons, certificats d’encouragement ou de blâme », une attitude qui, selon lui, relève d’une mentalité héritée de logiques coloniales dépassées.

Il a ajouté que la Tunisie « n’est ni une propriété ni un terrain sans maître », rejetant catégoriquement tout discours ou posture perçus comme condescendants. Le Chef de l’État a aussi rappelé que Tunis avait déjà adressé un protestation officielle et ferme à une représentante d’un État étranger accréditée en Tunisie, estimant qu’elle avait enfreint les règles diplomatiques élémentaires. « Celui qui ne respecte pas notre pays et la souveraineté de notre peuple doit assumer entièrement sa responsabilité », a-t-il insisté.

À propos de la résolution européenne, Saïed a déclaré : « Notre souveraineté n’est pas un sujet de débat et ne le sera jamais. Le défi ne se relève que par le défi, et nous n’accepterons rien d’autre qu’une victoire claire. » Il a souligné que la Tunisie était pleinement informée du calendrier et du contenu de la session du Parlement européen, qu’il qualifie de « ingérence flagrante », tout en estimant que l’Europe pourrait « recevoir des leçons » de la Tunisie en matière de droits et de libertés.

Le Président a conclu en réaffirmant que toutes les décisions demeurent tunisiennes, prises en Tunisie et pour la Tunisie. Pour lui, ceux qui cherchent à jouer des « rôles héroïques fictifs » depuis l’étranger « resteront dans leurs illusions ». La Tunisie, assure-t-il, continuera à défendre son indépendance « malgré les manœuvres et les contre-vérités » visant à influencer sa trajectoire.

Ce discours marque un tournant dans le ton de la diplomatie tunisienne, laissant entrevoir une phase de relations plus tendues mais aussi plus affirmées avec les institutions européennes, tandis que les prochaines étapes dépendront des réponses diplomatiques de part et d’autre.



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