Publié le 06-03-2018

L'ex-Femen Amina Sboui revient sur le mensonge de son agression

Dans une lettre révélée par Libération, l'ex-Femen tunisienne avoue qu'elle a complètement inventé son agression par des salafistes, en juillet, à Paris, et demande pardon.



L'ex-Femen Amina Sboui revient sur le mensonge de son agression

La lettre, Amina Sboui, 19 ans, la relit une dernière fois, sur un coin de table blanc.

Elle va l’envoyer au procureur.

Elle commence à la réciter à haute voix : «Il m’a fallu beaucoup de temps, d’épreuves, d’échanges avec mes proches pour admettre que je n’étais pas si forte et si indemne que ce que je pensais, avec tout ce que j’ai vécu.»

Elle sourit, un peu gênée, elle n’ose pas trop nous regarder dans les yeux. «Voilà, je suis désolée, j’explique ma faute», nous dit l’ancienne Femen, connue pour avoir posé seins nus, en Tunisie, et avoir été emprisonnée pour cela.

Le 6 juillet dernier, elle poste un message sur Facebook. Elle raconte qu’au petit matin elle a été agressée par des salafistes dans le métro, place Clichy. Ils l’auraient insultée et rasé ses sourcils. L’information est reprise par les médias, la machine s’emballe.

Problème, rien n’est vrai, elle a tout inventé. Très vite, le 14, elle est mise en garde à vue. La police l’accuse de «dénonciation mensongère», elle risque six mois de prison et 7 500 euros d’amende. Elle se défend, continue d’asséner sa version. Lorsqu’on l’avait rencontrée, il y a trois semaines, elle maintenait toujours ses positions.

Elle n’était pas encore prête à parler.

«Quand j’ai posté ce message, j’ai oublié comme une conne que j’étais Amina Sboui, essaye-t-elle d'expliquer. Pour moi, c’était un appel au secours pour mes amis, mes proches, ce n’était pas adressé à la presse ou à la police. Le problème, c’est qu’il y a plein de journalistes qui me suivent, qui ont commencé à m’appeler, à écrire dessus. Je ne pouvais plus dire que c’était un mensonge.»

 


liberation.fr
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