Publié le 06-03-2018

Turquie : Erdogan s’apprête à entrer dans la course à la présidentielle

Le premier ministre islamo-conservateur turc, Recep Tayyip Erdogan, qui dirige sans partage la Turquie depuis 11 ans, doit annoncer mardi sa candidature au scrutin présidentiel des 10 et 24 août, disputée pour la première fois au suffrage universel direct.



Turquie : Erdogan s’apprête à entrer dans la course à la présidentielle

A 60 ans, l’homme fort de la Turquie devrait, sauf surprise, être élu pour cinq ans au sommet de l’Etat et devenir ainsi le dirigeant qui a régné le plus longtemps sur le pays depuis le fondateur de la République turque Mustafa Kemal Atatürk.

Après des mois d’un vrai-faux suspense savamment entretenu, le nom de M. Erdogan doit être dévoilé mardi à la mi-journée à la chambre de commerce d’Ankara lors d’une réunion de masse des cadres de son Parti de la justice et du développement (AKP).

Son entrée en lice ne faisait plus guère de doutes depuis la victoire éclatante de l’AKP aux élections municipales du 30 mars, malgré les critiques et un scandale de corruption sans précédent.

'Nous pensons tous qu’il est (notre) meilleur candidat', a déclaré dimanche soir le vice-premier ministre Besir Atalay à la télévision.

L’actuel chef de l’Etat Abdullah Gül a lui-même définitivement levé les derniers doutes en confiant dimanche qu’il ne se présenterait pas à un second mandat.

Contraint par une règle interne du parti de quitter la tête du gouvernement à l’issue des élections législatives de 2015, M. Erdogan a fait savoir depuis des mois qu’il n’entendait pas mettre un terme à sa carrière politique.

Souvent décrit, par ses partisans comme ses rivaux, comme le nouveau «sultan» de la Turquie, M. Erdogan reste de loin l’homme politique le plus populaire d’un pays à majorité conservatrice et attachée à la religion musulmane.

S’il est considéré comme l’artisan du développement économique sans précédent de la Turquie depuis le début des années 2000, le chef du gouvernement est toutefois aussi devenu, depuis un an, la figure la plus contestée du pays.

Depuis la fronde de juin 2013, de nombreux Turcs lui reprochent sa dérive 'autoritaire' et 'islamiste' et dénoncent la corruption de son régime, illustrée l’hiver dernier par un vaste scandale politico-financier qui a ébranlé son régime.


AFP

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