Alerte santé : des Tunisiens achètent des antibiotiques sans ordonnance !

Parmi ces thèmes figurent la rationalisation de l’utilisation des antibiotiques, la médecine préventive, et la sensibilisation à l’importance de la vaccination contre les infections saisonnières, notamment chez les personnes âgées et celles atteintes de maladies chroniques.

D’autres axes concernaient la santé mentale et le renforcement des compétences des médecins de première ligne et des dentistes à travers des ateliers pratiques spécialisés.

Cette conférence annuelle s’inscrit dans le cadre des activités régulières de l’association depuis sa création en 2013.

Elle vise à renforcer la formation continue des médecins et à offrir un espace d’échange et de dialogue entre médecins généralistes, médecins de famille, dentistes, pharmaciens et experts de différentes régions.

L’objectif est de permettre aux médecins de se tenir informés des dernières recherches médicales et d’acquérir de nouveaux outils scientifiques pour améliorer leur pratique quotidienne avec les patients et renforcer leurs capacités dans le diagnostic et le traitement des maladies les plus courantes.

Un salon a été organisé en parallèle, réunissant plusieurs laboratoires pharmaceutiques et entreprises de matériel médical, afin de présenter leurs derniers produits et permettre aux participants de découvrir les innovations récentes en matière de médicaments et d’équipements liés à la pratique de la médecine générale.

Sur le plan scientifique, la conférence a abordé diverses questions telles que les infections respiratoires chez les enfants et les adultes, et les moyens de prévention par la vaccination. Elle a également traité des infections buccales et de la santé dentaire, ainsi que du rôle du médecin de première ligne dans la détection précoce des troubles psychiques et mentaux, tels que la dépression et la démence.

Le deuxième jour de la conférence a été consacré à l’impact des réseaux sociaux sur la santé mentale des enfants et adolescents, aux nouveautés concernant la cigarette électronique et les compléments alimentaires, ainsi qu’aux dernières avancées dans la prise en charge des maladies chroniques comme l’hypertension et les troubles des lipides sanguins.

Des ateliers pratiques ont été organisés pour les médecins de première ligne et les dentistes.

La médecin générale et présidente de l’association, Hala Antit, a déclaré à l’agence TAP que cet événement représente "une opportunité scientifique précieuse pour les médecins afin de renouveler leurs connaissances et de suivre les rapides évolutions de la médecine moderne". Elle a souligné que les médecins généralistes "sont en première ligne face aux maladies les plus courantes, ce qui nécessite une veille constante sur les dernières avancées thérapeutiques et préventives".

Elle a également insisté sur l’importance de la rationalisation de l’utilisation des antibiotiques, rappelant que la Tunisie occupe une position avancée au niveau mondial en termes de consommation excessive de ces médicaments, ce qui a entraîné un réel problème de résistance bactérienne.

"L’usage intensif d’antibiotiques, même dans des situations où ce n’est pas nécessaire, réduit l’efficacité des traitements", a-t-elle précisé, appelant les médecins à promouvoir une culture de prescription raisonnée et à éviter la facilité dans l’administration de ces médicaments.

Le principal défi réside dans le changement des mentalités, tant chez les médecins que chez les patients, car de nombreux citoyens achètent directement des antibiotiques en pharmacie sans ordonnance, ce qui augmente les risques liés à leur usage.

Elle a souligné que "la responsabilité du médecin consiste également à convaincre le patient que prescrire ces médicaments n’est pas nécessaire dans les maladies virales, que le corps peut combattre naturellement".

Le médecin général Farhat Zahmoul a estimé que la conférence constitue une opportunité importante pour mettre à jour les connaissances des médecins et suivre les évolutions continues dans la pratique quotidienne.

Il a affirmé que ces rencontres permettent aux médecins de découvrir les dernières avancées thérapeutiques et préventives, et d’échanger des expériences pratiques avec leurs collègues de différentes spécialités.

Il a ajouté que renforcer la communication entre médecins contribue à améliorer la qualité des soins et les services offerts aux patients, notamment dans la prise en charge des maladies chroniques.

Les ateliers consacrés à la santé mentale reflètent une prise de conscience croissante du rôle du médecin général dans la détection précoce des troubles psychiques, ce qui est crucial dans une société soumise à des pressions sociales et économiques.

La formation des médecins généralistes dans ce domaine permet de fournir un soutien initial aux patients avant de les orienter vers des spécialistes.
 

TAP

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