Publié le 16-09-2025
En Tunisie : les Tunisiens délaissent le chèque et se tournent vers la lettre de change
La Tunisie a connu au premier semestre 2025 une transformation sans précédent dans les moyens de paiement bancaires. Le chèque, longtemps considéré comme l’outil traditionnel dominant des transactions commerciales, a subi une chute spectaculaire tant en nombre qu’en valeur. Seuls 4 millions de chèques ont été échangés (-66,8%), pour un montant total de 27,6 milliards de dinars (-55,3%).

Ce recul historique marque la fin d’une époque dans le système financier tunisien, où le chèque perd progressivement sa place au profit d’outils plus rapides et flexibles. Cette baisse s’explique par le durcissement des règles imposées par les banques pour réduire les risques, mais aussi par la montée en puissance des solutions numériques offrant plus de transparence et de traçabilité.
À l’inverse, la lettre de change a connu une envolée spectaculaire, reflétant la confiance des entreprises dans ce mécanisme pour sécuriser leurs créances. Elle a enregistré 2,1 millions d’opérations (+155% par rapport à 2024), pour un montant de 25,6 milliards de dinars (+55,8%). Ces chiffres montrent que la lettre de change s’impose comme alternative privilégiée, notamment dans les transactions commerciales à paiement différé.
Cependant, ce dynamisme s’accompagne de défis : les taux de rejet des lettres de change atteignent 10,6% en nombre et 9% en valeur, ce qui souligne la nécessité de renforcer le cadre juridique et numérique pour en garantir la fiabilité. À titre de comparaison, les rejets de chèques restent à 2,7% en nombre et 5,2% en valeur.
En somme, le premier semestre 2025 constitue un tournant dans la culture de paiement en Tunisie, avec un recul des moyens traditionnels et une montée en force d’outils jugés plus modernes et adaptés à l’économie actuelle.