La famille Peugeot tourne le dos à Stellantis : elle n’y croit plus

Changement historique chez Peugeot Invest : ce 20 mai 2025 marque la fin d’une époque. Robert Peugeot, figure emblématique du groupe, cède la présidence à son fils Édouard.

Ce dernier, financier de formation, prend les rênes avec une mission claire : réduire l’exposition à Stellantis, le constructeur automobile issu de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler.

Le désengagement s’explique par les mauvaises performances du groupe Stellantis. Son cours de Bourse a été divisé par trois en un an, provoquant une perte de 10 milliards d’euros en cash en 2024. Les marques américaines du groupe, comme Chrysler et Jeep, souffrent, tandis que des menaces pèsent sur l’export vers les États-Unis en raison des politiques protectionnistes.

Pour Peugeot Invest, qui détient encore 7,7 % du capital de Stellantis, la priorité est ailleurs. « Investir dans Stellantis n’est plus d’actualité », affirme un proche de la famille. La société préfère désormais diversifier ses investissements dans des secteurs porteurs et plus stables.

Cette stratégie se matérialise par des opérations récentes : 105 millions d’euros injectés dans Novétude, une société spécialisée dans la formation paramédicale, et la vente partielle (2,5 %) de la participation dans Spie, entreprise de services à l’énergie, pour 164 millions d’euros.

Stellantis représente encore 40 % des actifs de Peugeot Invest, mais cela devrait progressivement diminuer. Le nouveau président, Édouard Peugeot, veut repositionner le groupe sur la santé, la tech et les services, loin des risques industriels de l’automobile.

En interne, cette évolution stratégique est vue comme une rupture assumée. Seuls trois membres de la famille occupent encore des fonctions au sein du groupe Stellantis, et rien n’indique qu’Édouard Peugeot reprendra le siège d’administrateur de son père en 2027.

« Peugeot sans les Peugeot ? », s’interroge une source proche du dossier. Si cela venait à se concrétiser, ce serait le symbole d’un tournant majeur pour une des familles les plus emblématiques de l’industrie française.

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