Publié le 06-10-2023

Le FMI : ''la Tunisie présentait moins de risques que l'Égypte''

La directrice du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a exprimé sa préoccupation concernant la situation économique instable en Tunisie, lors d'une interview accordée à Bloomberg. Elle a qualifié l'économie tunisienne de "fragile" tout en la comparant à celle de l'Égypte, estimant que la Tunisie présentait moins de risques.



Le FMI : ''la Tunisie présentait moins de risques que l'Égypte''

Georgieva a souligné la nécessité pour la Tunisie de prendre des mesures urgentes pour finaliser les arrangements liés à un programme de sauvetage d'une valeur de 1,9 milliard de dollars du FMI. Elle a toutefois précisé que la restructuration de la dette n'était pas nécessaire car le pays n'était pas encore en situation critique.

L'interview a également mis en lumière le fait que les rendements des obligations égyptiennes et tunisiennes étaient parmi les plus élevés au monde, témoignant des préoccupations des investisseurs concernant leur détention. Les obligations égyptiennes en dollars affichent un rendement moyen de 18,5 %, tandis que les obligations tunisiennes arrivant à échéance en 2025 sont négociées à un rendement supérieur à 40 %.

Par ailleurs, le groupe "International Crisis Group" a inclus la Tunisie dans sa "liste de surveillance pour 2023", publiée récemment. Cette liste est conçue pour identifier les domaines où l'Union européenne peut apporter une différence significative en répondant à des crises en cours.

Selon l'organisation basée à Bruxelles, les problèmes sociaux et économiques en Tunisie pourraient s'aggraver si le pays ne parvient pas à rembourser sa dette. Elle a appelé les Européens à encourager une "restructuration modifiée" de l'accord de prêt avec le FMI, tout en maintenant la pression sur la Tunisie en ce qui concerne les questions de gouvernance et des droits de l'homme.

Le "International Crisis Group" a passé en revue la situation politique et économique en Tunisie depuis juillet 2021, et avertit que le non-remboursement de la dette pourrait aggraver considérablement les problèmes mentionnés, augmentant ainsi le "risque de violence" et mettant en péril la fragile stabilité intérieure du pays.

Alors que l'Union européenne et de nombreux États membres restent préoccupés par la direction que prend la Tunisie sous la présidence de Saïed, l'Europe oriente progressivement son attention vers la maîtrise de l'immigration illégale, selon le rapport de l'"International Crisis Group".



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