Publié le 06-03-2018

En vidéo : Détails de la première implantation d'un coeur artificiel français

Un coeur artificiel autonome, conçu par la société française Carmat, a été implanté pour la première fois, mercredi à Paris, dans la poitrine d'un patient souffrant d'insuffisance cardiaque terminale, une nouvelle génération de prothèse qui veut pallier le manque de coeur à greffer.



En vidéo : Détails de la première implantation d'un coeur artificiel français

"Cette première implantation s'est déroulée de façon satisfaisante, la prothèse assurant automatiquement une circulation normale à un débit physiologique", ont indiqué vendredi de conserve la société Carmat et les chirurgiens qui ont procédé à l'intervention, sous la direction du Pr Alain Carpentier, concepteur du projet, à l?Hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP).

"Le patient est actuellement sous surveillance en réanimation, réveillé et dialoguant avec sa famille", ont-ils précisé en qualifiant cette opération de première mondiale.

L'intervention a été réalisée par les professeurs Christian Latrémouille et Daniel Duveau dans le service du Pr Jean-Noël Fabiani.

Elle a été saluée par la ministre de la Santé : c'est "une grande fierté pour la France", a estimé Marisol Touraine.

"Il faut rester prudent, c'est un premier malade. Le recul est encore bref" a tempéré le Dr Philippe Pouletty, cofondateur de Carmat.

Les autorités sanitaires françaises avaient donné leur feu vert fin septembre pour ce premier test clinique sur l'homme.

La prothèse "mime totalement un coeur humain normal avec deux ventricules qui mobilisent le sang comme le ferait le muscle cardiaque, avec des capteurs qui permettent d'accélerer le coeur, d'augmenter ou diminuer le débit. Le malade dort, ça diminue. Il monte les escaliers, ça accélère, donc ça n'a rien à voir avec une pompe mécanique", avait expliqué en septembre Philippe Pouletty, le co-fondateur du groupe.

Carmat assure que son coeur artificiel pourrait sauver chaque année la vie de dizaines de milliers de patients sans risque de rejet et en leur assurant une qualité de vie sans précédent.

Ce coeur artificiel, à armature de plastique dur comme le métal, reproduit la physiologie de l'organe normal avec ses deux ventricules et ses battements, à l'aide de moto-pompes. Il a la capacité de s'adapter aux conditions de vie habituelle d'une personne grâce à un système électronique embarqué extrêmement sophistiqué qui s'adapte aux besoins de l'organisme en fonction de son activité.


AFP
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