Publié le 30-05-2025
En vidéo – Dr Dhaker Lahidheb : ''Le tabac vole votre jeunesse… À 30 ans, vos artères ressemblent à celles d’une personne de 50 ans !''
Dans le cadre de la Journée mondiale de la lutte contre le tabagisme, la plateforme med.tn organise une table ronde sur les défis liés au sevrage tabagique en Tunisie

À l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre le tabagisme, la plateforme med.tn a organisé une table ronde réunissant plusieurs spécialistes en santé publique afin de discuter des évolutions récentes dans la lutte contre le tabagisme en Tunisie.
Le Dr Dhaker Lahidheb, spécialiste en cardiologie et maladies vasculaires, a présenté une intervention centrale dans laquelle il a mis en lumière la réalité actuelle du tabagisme et les obstacles au sevrage.
Selon lui, la conscience des dangers du tabac a nettement augmenté ces dernières années : la majorité des fumeurs reconnaît aujourd'hui que le tabac nuit gravement à la santé. Toutefois, a-t-il souligné, "la connaissance ne suffit pas à arrêter de fumer", insistant sur le fait que "l’arrêt du tabac ne peut se faire uniquement par la volonté ; des alternatives concrètes sont nécessaires".
Dans ce sens, il a déploré le manque de disponibilité, sur le marché tunisien, des substituts nicotiniques comme les patchs ou les gommes, ce qui limite fortement l'efficacité des politiques de sevrage actuelles.
Le Dr Lahidheb a également abordé la question du tabac chauffé, considéré comme moins nocif que le tabac traditionnel selon certaines études internationales. Toutefois, il met en garde : "moins dangereux ne signifie pas sans danger". Il précise que ces produits ne doivent en aucun cas être promus comme des produits d’entrée, notamment auprès des jeunes, mais peuvent être envisagés comme une étape transitoire pour les fumeurs déterminés à arrêter.
Il a aussi tiré la sonnette d’alarme concernant les cigarettes électroniques aromatisées (goût fraise, pastèque, etc.), qui attirent de plus en plus d’enfants et d’adolescents. Il a souligné que la provenance des liquides est souvent inconnue et que leurs effets à long terme sur la santé sont encore mal maîtrisés.
Par ailleurs, il a souligné la hausse continue du taux de tabagisme chez les jeunes et les femmes, tout en mettant en garde contre l’usage croissant de la chicha, dont les composants sont mal identifiés et potentiellement très dangereux, en particulier avec les mélanges de charbon et de tabac inconnus.
Le Dr Lahidheb a conclu son intervention par un message fort à destination des jeunes :
"Fumer n’est ni un signe de virilité ni un acte de liberté. C’est un drame de santé publique qui commence souvent très tôt. Ceux qui n’ont pas encore commencé à fumer ont sauvé leur vie, et pour ceux qui fument, il n’est jamais trop tard pour arrêter, à condition d’avoir accès à un accompagnement et à des alternatives réelles."
L’intervention du Dr Lahidheb a marqué les esprits durant cet événement, en appelant à une refonte des politiques de prévention afin d’y intégrer des solutions concrètes et efficaces, au-delà des campagnes de sensibilisation traditionnelles.