Publié le 29-11-2022

La variole du singe s’appelle désormais ''mpox ''

En réaction à la stigmatisation et aux propos racistes, un certain nombre de pays avaient alerté l’OMS et demandé à changer le nom du « monkeypox ».



La variole du singe s’appelle désormais ''mpox ''

MALADIE - L’épidémie de variole du singe n’est pas terminée. Ou plutôt, l’épidémie de « mpox », selon l’annonce de l’Organisation mondiale de la santé lundi 28 novembre. De l’anglais « monkeypox », « mpox » est le nouveau nom donné à l’épidémie, y compris lorsqu’il sera utilisé dans les autres langues.

Les deux noms cohabiteront pendant une période d’un an avant que le terme « monkeypox » ne soit abandonné, même s’il pourra toujours être recherché dans le classement international des maladies, a précisé l’OMS, qui a l’autorité pour nommer de nouvelles maladies et, très exceptionnellement, de changer le nom de maladies existantes.

« La question de l’utilisation du nouveau nom dans différentes langues a été longuement discutée. Le terme préféré mpox peut être utilisé dans d’autres langues », souligne l’OMS.

« Des propos racistes et stigmatisants »
Lorsque la flambée de cas de variole du singe a fait son apparition à partir du printemps 2022 « des propos racistes et stigmatisants en ligne, dans d’autres contextes et dans certaines communautés ont été observés et signalés à l’OMS », poussant un certain nombre de pays et d’individus ou organisations à demander un changement de nom, rappelle l’organisation.

« Mpox » remplacera complètement « monkeypox », après une période de transition d’un an. « Cela sert à atténuer les inquiétudes soulevées par les experts concernant la confusion causée par un changement de nom au milieu d’une flambée mondiale ».

Selon un avis du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) publié également lundi 28 novembre, le scénario « le plus probable » est la poursuite d’une épidémie « à bas bruit », avec, à moyen et long terme, un risque de reprise.

Le comité appelle donc à la vigilance. « L’épidémie actuelle décroît de façon majeure », mais il « reste difficile » d’évaluer les risques de rebond ou de résurgence de la variole du singe en raison d’« un grand nombre d’inconnues », note le Covars, présidé par l’immunologue Brigitte Autran.

À court terme, pour les plus exposés, notamment les hommes ayant des relations homosexuelles avec plusieurs partenaires, le scénario privilégié est que le virus continue de circuler « à bas bruit » mais évolue vers l’élimination, si la prévention et la vaccination se maintiennent.

Un rebond de l’épidémie ?
« Si les comportements se relâchent et que la couverture vaccinale reste insuffisante », le comité n’exclut cependant pas un « rebond de l’épidémie ». Environ 132.750 vaccinations avaient été réalisées en France au 17 novembre, sur une population cible « estimée entre 100.000 et 300.000 personnes, selon l’intensité du risque ».

Après un pic fin août, le rythme de vaccination a fortement décru pour se stabiliser autour de 3.000 par semaine -principalement des deuxièmes injections- début novembre. À moyen et long terme, le Covars juge « peu probable » l’élimination du « mpox » à l’échelle internationale et envisage donc « un risque de reprises épidémiques », voire « saisonnières », en France, quand bien même l’épidémie serait contrôlée dans le pays d’ici là.

Pour « limiter ces risques de résurgences et augmenter la résilience face à la maladie », le comité recommande de « renforcer » plusieurs volets. D’abord, la prévention, avec une action concertée des autorités sanitaires et des associations, mais aussi la vaccination. Ensuite, la surveillance en intégrant la variole du singe dans les infections sexuellement transmissibles.

Enfin, la recherche sur la maladie, le vaccin, les traitements, mais aussi la veille chez les humains et les animauxPour la population générale, l’impact de l’épidémie est jugé « limité » dans tous les scénarios, le potentiel de transmission étant faible au-delà des catégories les plus exposées.

AFP



Dans la même catégorie