Publié le 06-03-2018

Trump évoque l'éventualité d'une guerre courte contre l'Iran

Donald Trump a évoqué la possibilité d'une guerre contre Téhéran "qui ne durerait pas très longtemps", prenant le contre-pied de son homologue iranien, qui semblait jouer l'apaisement.



Trump évoque l'éventualité d'une guerre courte contre l'Iran

Le président américain a assuré mercredi ne pas espérer un tel conflit, mais ces déclarations sonnent comme un nouvel avertissement à l'Iran.

"Nous sommes dans une position très forte, et ça ne durerait pas très longtemps, je peux vous le dire. (...) Et je ne parle pas de troupes au sol", a déclaré Trump sur la chaîne Fox Business Network.

Un peu plus tard, il a estimé que les dirigeants iraniens seraient "stupides" et "égoïstes" de ne pas chercher un accord pour se délester des sanctions américaines.

"L'Iran peut faire ce qu'il veut, cela m'est égal, j'ai tout le temps qu'il faut. Mais leur pays est en détresse économique (...) Leurs dirigeants devraient prendre soin de la population", a-t-il lancé.

Le président iranien Hassan Rohani a assuré au téléphone à son homologue français Emmanuel Macron que son pays ne cherchait "la guerre avec aucun pays", pas même les Etats-Unis, selon l'agence officielle Irna.

Rohani a évoqué en Conseil des ministres l'accord sur le nucléaire iranien, conclu avec six grandes puissances en 2015 à Vienne et menacé depuis que les Etats-Unis en sont sortis unilatéralement en mai 2018.

"Je le dis aux Américains: vous avez choisi le mauvais chemin. Je le dis aux Européens: vous faites fausse route avec votre inaction", a-t-il déclaré, "et je leurs dis (à tous) de revenir à leur serment et à leurs engagements"

Les membres européens du Conseil de sécurité de l'ONU ont publié mercredi une déclaration commune critiquant le comportement des Etats-Unis mais aussi de l'Iran concernant l'accord de 2015.

Selon Irna, Rohani a aussi prévenu Macron que son pays pourrait s'affranchir encore davantage des engagements pris à Vienne si les Européens ne s'acquittaient pas de leurs "promesses (...) visant à garantir les intérêts économiques de l'Iran".

Dans une note publiée mardi, l'amiral Ali Shamkhani, secrétaire général du Conseil suprême de la sécurité nationale, écrit que Téhéran appliquera "résolument" la deuxième phase de son "plan de réduction" de ses engagements en matière nucléaire dès le 7 juillet.

En d'autres termes, l'Iran recommencerait à enrichir de l'uranium à un degré prohibé par l'accord de Vienne (la limite est fixée à 3,67%) et relancerait son projet de construction d'un réacteur à eau lourde à Arak (centre), mis en sommeil.

Par cet accord, l'Iran s'est engagé à ne jamais chercher à se doter de l'arme atomique et à limiter fortement son programme nucléaire en échange d'une levée de sanctions internationales asphyxiant son économie.

Mais Donald Trump, qui accuse Téhéran de chercher à obtenir l'arme atomique et d'être responsable de tous les maux du Moyen-Orient, a engagé son pays dans une campagne de "pression maximale" sur l'Iran. Il a notamment réimposé depuis août 2018 des sanctions extraterritoriales.



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