Publié le 06-03-2018

Deuil national en Ethiopie après des assassinats politiques

Les drapeaux étaient en berne lundi en Ethiopie après les assassinats samedi du chef d'état-major de l'armée nationale et de hauts responsables régionaux, tués dans deux attaques séparées que les autorités estiment être une tentative de renverser le gouvernement d'une région du nord-ouest.



Deuil national en Ethiopie après des assassinats politiques

"C'est un jour triste pour toute la nation, nous avons perdu des patriotes", a regretté le président de la chambre basse du Parlement éthiopien, dont une déclaration a été lue dimanche soir par un présentateur à la télévision nationale.

Le ministre de la Défense Lemma Megresa a lui assuré dimanche soir à la télévision que ces évènements ont mis le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique "dans une position difficile".

Car ces deux attaques sont un nouveau coup de taille porté à l'agenda réformiste et progressiste du Premier ministre Abiy Ahmed, qui a malgré lui donné un nouvel élan à des tensions ethniques ayant fait plus d'un million de déplacés.

Dans la nuit de samedi à dimanche, le bureau du Premier ministre avait assuré qu'une "tentative orchestrée de coup d'Etat s'est produite contre l'exécutif du gouvernement régional de l'Amhara", une des neuf régions autonomes d'Ethiopie, et la deuxième la plus peuplée du pays.

Samedi après-midi, le président de la région Amhara Ambachew Mekonnen et un de ses conseillers, qui participaient à une réunion, ont été tués par un commando armé à Bahir Dar, la capitale régionale. Le procureur général de la région Migbaru Kebede, également présent à cette réunion, a succombé lundi matin à ses blessures.

Dans une attaque séparée, mais qui, selon les autorités, semble "coordonnée", le chef d'état-major des forces armées éthiopiennes, le général Seare Mekonnen, a été tué quelques heures plus tard par son garde du corps à son domicile d'Addis Abeba alors qu'il "menait l'opération" de réponse aux attaques de Bahir Dar.

Le garde du corps a été arrêté, de même que de nombreux participants à l'attaque contre le gouvernement de l'Amhara, selon les autorités.


AFP

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