Publié le 06-03-2018

Le Tunisien Hakim El Karoui publie un rapport pour réformer l'islam et contrer la ‘fabrique de l'islamisme’

Rendu public en plein débat sur l'organisation de l'islam en France, le rapport de ce groupe de réflexion libéral veut réformer la deuxième religion de France et s'alarme particulièrement de la prolifération des thèses islamistes sur internet.



Le Tunisien Hakim El Karoui publie un rapport pour réformer l'islam et contrer la ‘fabrique de l'islamisme’

Intitulé "la fabrique de l'islamisme", ce document énumère les "usines de production de l'islamisme" et souligne "l'incroyable" influence des réseaux sociaux dans son expansion, assurant que derrière Barack Obama ou Donald Trump, six des dix plus grands "influenceurs mondiaux" sont saoudiens.

En France, l'auteur du rapport, Hakim El Karoui, dit constater une "progression de l'idéologie islamiste" même si "les islamistes (...) sont largement minoritaires".

Les salafistes - branche rigoriste de l'islam - "gagnent du terrain à l'intérieur de la communauté", surtout chez "les jeunes", selon lui. "Il y a à peu près 800.000 à un million de personnes qui suivent un discours religieux (...) produit par les salafistes", a-t-il affirmé sur Europe 1, disant s'appuyer sur une étude d'un institut de sondage.

Selon lui, la France doit "se doter de moyens et de réseaux importants pour diffuser [un] contre-discours" aux thèses salafistes.

- Un rapport qui "enfonce des portes ouvertes" -

Ce rapport est publié alors que sont organisées jusque mi-septembre des "assises territoriales de l'islam de France" dans chaque département, sous l'égide des préfets, pour faire émerger auprès du président Emmanuel Macron des propositions sur l'organisation de l'islam de France et ses six millions de fidèles. Grands thèmes abordés : représentation institutionnelle, financement des mosquées et formation des imams et aumôniers.

Dans ce cadre, M. El Karoui présente à nouveau sa proposition de "création d'une institution chargée d'organiser et de financer le culte musulman" : l'Association musulmane pour l'islam de France (Amif).

Objectif : "Créer une organisation neutre, indépendante des pays d'origine, indépendante de ceux qui tiennent aujourd'hui les mosquées, pour prélever une toute petite somme d'argent sur chaque acte de consommation et réinvestir cette somme d'argent dans le travail théologique", souligne-t-il.

Cette structure pourrait notamment gérer une "taxe halal", idée maintes fois évoquée depuis les années 90. Il ne s'agirait pas d'un impôt prélevé par l'Etat, mais d'un prélèvement géré par l'association et s'inspirerait de la "taxe de cacherout" de la communauté juive, gérée par les rabbinats et qui permet de certifier les produits "casher".


afp

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