Publié le 06-03-2018

Ce que l’on sait de Benjamin Herman, l'auteur de l’attaque de Liège

Les enquêteurs privilégiaient mercredi la piste terroriste après l'attaque qui a fait trois morts mardi à Liège, dont deux policières, et suspectaient l'auteur, abattu par les forces de l'ordre, d'avoir déjà tué un homme lors de la nuit précédant la tuerie.



Ce que l’on sait de Benjamin Herman, l'auteur de l’attaque de Liège

Au lendemain de l'attaque, l'enquête tentait d'éclaircir le parcours de Benjamin Herman, un délinquant de 31 ans qui se serait radicalisé. Herman a été tué mardi matin par les forces de l'ordre après la brève prise d'otage qui a ponctué son attaque à Liège.

"Les faits sont qualifiés d'assassinat terroriste et de tentative d'assassinat terroriste", a déclaré mercredi devant la presse à Bruxelles une porte-parole du parquet fédéral belge, Wenke Roggen, car "les premiers éléments de l'enquête indiquent qu'il pourrait s'agir d'un attentat terroriste".

Parmi ces éléments, elle a cité "le modus operandi auquel l'EI (organisation Etat islamique, ndlr) appelle régulièrement sur internet", rappelant que le jeune homme avait attaqué deux policières avec un couteau avant de les tuer avec leurs armes de service qu'il avait dérobées.

Le parquet a également souligné que l'auteur "avait crié plusieurs fois Allah Akbar (+Dieu est grand+)" lors des faits et qu'il était "en contact avec des personnes radicalisées".

Ces informations sur ces liens, venant de la police fédérale de Liège et de la Sûreté de l'Etat, "datent de 2016 et début 2017, mais n'ont pas été confirmées depuis lors", a toutefois ajouté la porte-parole, précisant qu'un juge d'instruction antiterroriste de Liège avait été saisi du dossier.

"Il y a des signaux qu'il y a eu radicalisation dans la prison mais est-ce que cette radicalisation a mené à ces actions? Là aussi on peut se poser beaucoup de questions, mais on doit attendre le résultat de l'enquête", avait commenté plus tôt le ministre belge de l'Intérieur Jan Jambon.

L'enquête "se concentre actuellement sur la question de savoir (si l'assaillant) a agi seul", a indiqué mercredi Mme Roggen, qui a par ailleurs confirmé que l'homme était aussi "suspecté d'un meurtre commis" dans la nuit précédant la tuerie, à "On, près de Marche-en-Famenne", la ville où le trentenaire était détenu.

D'après une source proche de l'enquête jointe par l'AFP, Benjamin Herman était dans "une fuite en avant" après avoir commis ce premier meurtre dans la nuit de lundi à mardi. Selon les médias locaux, sa première victime serait un toxicomane de 30 ans, retrouvé mort à son domicile à On, probablement tué avec un marteau.

Après son triple homicide, Benjamin Herman, né en janvier 1987, avait brièvement pris en otage une employée d'un groupe scolaire, entraînant l'évacuation des élèves, selon les autorités. Aucun enfant n'avait été blessé.

Dans une vidéo amateur que l'AFP s'est procurée, on entend clairement l'assaillant crier "Allah Akbar" en marchant dans la rue.

Mardi sur une grande artère du centre de Liège, l'assaillant avait d'abord porté de multiples coups de couteau aux deux policières agressées par l'arrière, avant de s'emparer de leurs armes de service pour les abattre.

Il avait ensuite tué une troisième fois en faisant feu contre un étudiant de 22 ans passager d'une voiture garée à proximité.

Déjà condamné pour vols avec violence, consommation de stupéfiants et rébellion, Benjamin Herman bénéficiait d'un congé pénitentiaire de 36 heures. Il aurait normalement dû réintégrer sa cellule mardi soir, a précisé le parquet fédéral.

En prison il purgeait une série de courtes peines cumulées et était libérable "en 2020", a précisé mercredi le ministre belge de la Justice Koen Geens. Les services pénitentiaires avaient considéré qu'"il ne représent(ait) pas un danger terroriste", a ajouté.

La Belgique, frappée par des attentats jihadistes qui ont fait 32 morts le 22 mars 2016, a été depuis le théâtre de plusieurs agressions contre des militaires ou des policiers.

Consulté mardi, l'Ocam, l'organisme chargé d'évaluer la menace terroriste en Belgique, a décidé de maintenir inchangé le niveau 2 correspondant à une menace jugée "peu vraisemblable".

AFP



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