Publié le 06-03-2018

France : Une policière arrêtée dans l'enquête sur la tuerie de Magnanville

Trois hommes et trois femmes ont été interpellés lundi et placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat d’un couple de policiers le 13 juin 2016 à Magnanville (Yvelines).



France : Une policière arrêtée dans l'enquête sur la tuerie de Magnanville

Selon des sources proches de l’enquête, une fonctionnaire de police, ancienne déléguée départementale du syndicat Alliance, et sa fille, figurent parmi ces six personnes.

L’assassinat de Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider avait été revendiqué par le groupe Etat islamique.

La sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire a procédé à ces interpellations dans les Yvelines, sur commission rogatoire du juge d’instruction chargé de l’information judiciaire ouverte à la suite de ces assassinats.

La fonctionnaire de police interpellée avait été l’objet en 2016 d’investigations de l’Inspection générale des services (IGS), la police de la police, pour avoir hébergé, à la demande de sa fille, une jeune femme fichée “S” pour radicalisation islamiste, mise à la porte du domicile parental, selon des sources proches de l’enquête.

L’IGS n’avait finalement rien trouvé à lui reprocher mais elle avait tout de même renoncé à sa fonction syndicale.

“Notre collègue avait d’elle-même souhaité démissionner de son mandat parce qu’elle ne voulait pas porter atteinte à l’image de notre organisation”, a expliqué à Reuters Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint d’Alliance.

Il s’est dit surpris par la garde à vue de cette policière, qui avait assuré, selon lui, à l’époque ne pas avoir su que la jeune femme hébergée chez elle était fichée “S” et n’avoir aucun lien avec les milieux islamistes.

“Elle a combattu comme nous le faisons tous les jours ce genre d’individus. Je ne peux pas imaginer qu’elle ait pu faire autrement”, a ajouté le dirigeant syndical. “Je ne la vois pas faire ça, j’en serais surpris.”

Trois hommes ont été mis en examen à ce jour dans l’affaire du double assassinat de Magnanville, dont deux pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, Charaf-Din Aberouz et Saad Rajraji.

Le troisième, Mohamed Lamine Aberouz, est le frère du premier. Il a été mis en examen en décembre 2017 pour complicité d’assassinat sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste, participation à une association de malfaiteurs terroriste et complicité de séquestration d’un mineur de moins de 15 ans.

Son profil génétique a été mis en évidence sur l’ordinateur portable des victimes utilisé par l’assassin présumé, Larossi Abballa, pour revendiquer ce double assassinat.

L’enfant de trois ans de Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider avait été retrouvé indemne à l’issue de l’assaut du Raid lors duquel Larossi Abballa a été abattu.

Reuters



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