La deuxième soirée du Festival International de Tabarka, le 11 juillet 2009, était consacrée au chanteur ivoirien Alpha Blondy. Sur la scène de la basilique, Alpha a retrouvé son public tunisien avec le même penchant de jadis. Tabarka, la ville, était sous le charme. Le public venu des quatres coins de la Tunisie était toujours « ready » pour chanter et danser avec la star internationale du reggae, Alpha.

C’était une soirée de rêve ! Le reggae-man avec son Solar Système a chanté de nouvelles et d’anciennes chansons dont la paix et l’amour étaient le maître mot. Actif sur scène, Alpha communique bien avec son public. Il l’a provoqué avec ses sujets tabous, évoquant la violence policière quotidienne en Afrique, prônant la liberté d’expression, la stabilité économique et politique de son continent et de son pays, le Côte d’ivoire.

Même après vingt six ans, Brigadier Sabary, le premier succès d’Alpha Blondy, fait vibrer les jeunes et les moins jeunes par ses paroles touchantes et son message très humanitaire. Le père de l’Afro-reggae milite avec d’innombrables chansons et une forte conviction engagée contre la violence, l’oppression et la guerre. Son dernier album, sorti en 2007, "Jah Victory" ou « la victoire de Dieu », est jugé le meilleur de toute sa carrière qui compte une dizaine d’albums. Il a enchanté le public tunisien par quelques titres dont on cite « Rends-moi service » ou « Sankara » qui critique les coups d’Etats surtout en Afrique.

Cet été, Alpha s’offre un été impressionnant en se produisant en Europe, en Amérique et en Afrique. Il nous est venu de Montréal, il quitte Tabarka pour rejoindre le public algérien le 13 juillet. Il enchaînera après avec la Suisse, New York, la France et l’Allemagne.

Le samedi 11 juillet, Alpha a fait deux heures de chant et danse non stop. Agé de presque 55 ans, l’icône du reggae mondial semble avoir une jeunesse éternelle garnie de charisme et d’authenticité. Durant la soirée, le public a crié très fort son nom, a dansé et a chanté comme jamais il l’a fait.

Cette soirée restera inoubliable dans la mémoire de Tabarka. Quant à Alpha Blondy, il gardera le souvenir d’un public hors norme, comme il l'a répété avant et pendant le concert.

A la dernière minute du concert, et en chantant le dernier morceau de « Brigadier Sabary », le doyen des reggae-man, a disparu dans la foule, laissant derrière lui un public ému et reconnaissant pour ces quelques moments de grâce et de révolte musicale partagés avec l’éternel Alpha.  

Henda