2018-03-06 نشرت في
Intense lobbying pour la direction de l’ASBU
Il n'y a pas que les professionnels de la télévision qui se préparent pour la succession de Slaheddine Maouia à la tête de la prestigieuse ASBU (union des télévisions arabes) dont le siège est à Tunis. Les lobbies politiques se mobilisent et les ténors de certains partis se livrent une bataille souterraine pour imposer chacun son choix.

L’agitation qui accompagne la liste des candidats éligibles risque d’être improductive et de desservir la Tunisie qui a toujours hérité de ce poste par les usages et du fait de la localisation de l’ASBU dans nos contrées. L’enjeu n’est plus de surmonter les défis d’innovation technologique des télévisions arabes affiliées, l’éthique ou la mutualisation des moyens pour affronter la concurrence des géants des droits sportifs mais bel et bien de procéder à une nomination sélective et de connivence au mépris de toute logique de compétence et d’impartialité.
La liste des nominés transmise au Ministère des Affaires Etrangères pour avis comprend Imen Bahroun, ancienne PDG de la Télévision Tunisienne, Mohamed Meddeb , actuel DG de la Radio Tunisienne et Rachid Kachana, chef service à Al Jazeera.
Répondant aux critères professionnels grâce à son passage à la tête de la télévision et de son vécu journalistique mais ne bénéficiant pas d’appuis politiques du fait de son indépendance et de sa neutralité, Imen Bahroun part en outsider dans sa course qui l’oppose à ses 2 concurrents lourdement appuyés et recommandés par leurs mentors respectifs.
Et si Rachid Kachana est le favori du parti Joumhouri dont il était le rédacteur en chef de son journal et du Qatar dont il est le salarié via sa chaine Al Jazeera , Mohamed Meddeb bien qu’handicapé par la controverse qu’il suscite actuellement à la radio nationale est le choix du sérail et de l’homme fort du CPR. Et pour mettre de l’huile sur le feu, ce dernier dans une déclaration à notre consœur Al Chourouk, vient de défier les autorités de tutelles en affirmant qu’il maintiendrait sa candidature même s’il n’est pas sélectionné.
Il y a ironie toute spéciale dans cette course aux nominations : le lobbying et le forcing touchent le fond et les nominations sélectives et forcées vont conduire à l’assassinat de la neutralité et de l’indépendance.
L’affiliation va- t- elle remplacer le mérite ? Et la connivence va-t-elle suppléer la compétence ?
