Publié le 06-03-2018

Mehrezia Laabidi s’adresse au peuple via Facebook : On m’a qualifiée de Harza mais j’en suis fière !

Mehrezia Laabidi, vice-présidente de l’Assemblée Nationale Constituante, est une figure politique amplement controversée. Elue d’Ennahdha, Mehrezia Laabidi a été la cible à plusieurs attaques et l’objet des critiques sur les réseaux sociaux.



Mehrezia Laabidi s’adresse au peuple via Facebook : On m’a qualifiée de Harza mais j’en suis fière !

En effet, l’article paru dans Le Monde dressant le portrait d’une certaine Mehrezia, âgée de 53 ans et ayant réussi sa carrière professionnelle bien qu’illettrée, serait la goûte qui a fait déborder le verre, compte tenu de la vague de contestations qu’a déclenchée le portrait de la Mehrezia citée par le quotidien français et associée directement à Mehrezia Laabidi.     

Son image ternie, la vice-présidente est sortie de son silence et a choisi de s’adresser à « ses frères et sœurs, au bon peuple tunisien » pour se défendre, via Facebook, un réseau sur lequel madame jouit d’une présence massive.

Ci-joint, la traduction approximative de la lettre qu’a adressée Mehrezia Laabidi au peuple Tunisien :

«  Je vous remercie pour m’avoir soutenu et pour avoir placé votre confiance en moi. N’ayez crainte de ces inductions en erreur par lesquelles on essaie de m’atteindre parce que ça ne fait que me rendre plus fière.

On m’a qualifiée de Harza (gommeuse) et on m’a attribuée le CV d’une vendeuse de super marché. Aurait-on cru pouvoir m’atteindre ou me vexer ? Oh que non ! Y’a-t-il un mal à être une femme qui a fait preuve de diligence et a su  préserver sa dignité en travaillant ?

Y’a-t-il un mal à être cette femme qui a pu décrocher un poste dans un grand super marché, bien qu’elle ne maitrise pas la langue française ? Je ne vois, en ça, aucun mal, mais un honneur et, croyez-moi, j’aurais voulu être la Mehrezia de cet article paru dans Le Monde.

Si cette femme existe réellement, je voudrai tant la rencontrer et lui rendre hommage. C’est une fierté en tant que Tunisienne à l’étranger et me rappelle toutes ces femmes maghrébines qui viennent me voir, en tant qu’interprète et responsable dans plusieurs associations, afin de les aider à s’intégrer dans la société française.

Croyez-moi, mes diplômes, mes études, mon expérience, mes participations à différents congrès internationaux, mes articles et livres n’ont aucune valeur face à la lutte de ces femmes.

Merci à ceux qui m’ont qualifiée de « Harza » et de « vendeuse » parce qu’ils m’ont aidé à me remémorer le plus important : peu importe nos diplômes, nos postes, notre statut sociale, nous sommes, avant tout, au service de notre peuple, de nos hommes, de nos femmes.

Merci à ceux qui m’ont insultée, ils n’ont fait que me flatter. Si mon apparence laisse entendre que j’appartiens à ce peuple alors je crie hourra ! Respect à madame Mehrezia citée par Le Monde. Je serai honorée de représenter des femmes tunisiennes comme elle à l’ANC. »

  


N. J.
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