Publié le 06-03-2018

La Révolution et la santé mentale : 53% des Tunisiens souffrent de stress post-traumatique

Certes la révolution a eu des apports substantiels, mais il n’en reste pas moins vrai qu’elle a eu des séquelles. Les répercussions néfastes sont observées, en particulier, au niveau de la santé mentale des tunisiens. Le nombre des personnes souffrant de troubles psychologique va croissant depuis le 14 janvier 2011. 



La Révolution et la santé mentale : 53% des Tunisiens souffrent de stress post-traumatique

Selon une étude menée par Dr. Sami Wannas et publiée par Assabah Al Ousbouii, les différents services de l’hôpital Al Razi ont accueilli, sur une période s’étendant du 15 janvier 2011 au 15 octobre 2011, 28148 nouveaux patients dont 107 souffrent de troubles psychiques en relation avec les évènements de la révolution.

La même source a indiqué que l’hôpital Al Razi, a reçu en 2010, 120 mille patients, mais ce nombre a augmenté pour atteindre les 140 mille en 2011, sachant que les près de la moitié des patients admis à l’hôpital, entre le 15 janvier et le 15 octobre 2011, ont vécu des situations de choc soit suite à des attaques sur les lieux de travail, soit après avoir assisté à un quelconque décès.

Cette étude a, par ailleurs, révélé que 30.8% des 28148 malades accueillis, sont sujets aux dépressions, alors que 27.1% d’entre eux sont atteints d’angoisse, un trouble apparu suite à la révolution.

D’ailleurs, les médecins de l’hôpital Al Razi ont dû suivre une formation assurée par des médecins européens pour encadrer les patients souffrant de ce type de troubles qui apparaissent, généralement, en condition de guerre ou de stress intense.  

Quant à la classe sociale la plus enclin à ces troubles, Dr Rim Ghachem, présidente de l’association tunisienne des maladies mentales et psychologiques, a affirmé que l’hôpital Al Razi renferme à lui seul plus de 10 mille nouveaux patients dont la majorité appartient à des classes sociales défavorisées. Elle a noté, à ce propos, que 40% des patients sont des employés du secteur de la sûreté.

« 3.7% des patients sont des enseignants et 4% sont des chômeurs » a précisé Dr. Rim Ghachem avant de souligner d’un malade sur quatre a un niveau scolaire qui ne dépasse pas le primaire.  

Dans ce même contexte, une étude réalisée en 2005, a montré que 53% des tunisiens souffrent de troubles psychiques sans pour autant signifier qu’ils sont tous malades. Or, 9 sur 10 de ses personnes ne se font pas suivre par un médecin.

   


N. J.
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