Publié le 06-03-2018

L'ex-président de Catalogne Carles Puigdemont devant un juge après son arrestation

L'ex-président de Catalogne Carles Puigdemont doit être présenté lundi à un juge en Allemagne, après son arrestation qui a suscité une vague de protestation en Catalogne où des rassemblements ont donné lieu à des affrontements entre indépendantistes et forces de l'ordre à Barcelone.



L'ex-président de Catalogne Carles Puigdemont devant un juge après son arrestation

Puigdemont a été arrêté dimanche dans le nord de l'Allemagne, venant du Danemark voisin, en vertu d'un mandat européen émis par l'Espagne. Selon son avocat, Jaume Alonso-Cuevillas, il était en route pour la Belgique où il s'était réfugié après l'éphémère déclaration d'indépendance de la Catalogne du 27 octobre, au coeur d'une vive tension entre cette puissante région d'Espagne dominée par les indépendantistes et le pouvoir central.

Il sera présenté lundi à un juge pour confirmer son identité, a annoncé le parquet du Land de Schleswig-Holstein. Un tribunal à Schleswig devra ensuite décider de son placement formel en détention en vue d'une remise à l'Espagne, selon le communiqué du parquet qui ne précise pas la durée de la procédure.

Des milliers d'indépendantistes sont descendus dans la rue dimanche pour protester contre cette arrestation, notamment à Barcelone où les manifestants, à l'appel d'un groupe radical, les Comités de défense de la République (CDR), ont tenté d'approcher de la préfecture. Les policiers catalans, les Mossos d'Esquadra, les ont repoussés à coups de matraque et en tirant en l'air.

Les militants ont lancé des oeufs, des bouteilles, des grilles de fer, et ont même tenté de lancer des conteneurs d'ordures en direction de la police, qui a chargé pour les disperser en fin de soirée.

Selon les services de secours, 90 personnes ont été blessées légèrement à Barcelone, dont 22 policiers. Auparavant, les secours avait fait état de sept personnes blessées dans la ville de Lleida, à 150 km à l'ouest, et d'un blessé à Tarragone, plus au sud.

D'après la radio catalane, des membres des CDR ont coupé des routes, comme ils l'avaient fait lors de deux grèves déclenchées après les violences policières qui ont marqué le référendum d'autodétermination interdit du 1er octobre.

Le président du parlement catalan, Roger Torrent, a lancé un appel au calme à la télévision régionale. "Je n'ai aucun doute que la société catalane agira comme elle l'a toujours fait, par la non-violence", a-t-il déclaré.

 Puigdemont a été arrêté deux jours après que le juge de la Cour suprême espagnole Pablo Llarena eut décidé des poursuites pour "rébellion" contre lui et 12 autres dirigeants séparatistes.

Au total, 25 dirigeants ont été inculpés vendredi, dont 12 pour des charges moins graves comme "désobéissance".

Le juge a émis ou réactivé des mandats d'arrêt européens et internationaux contre six d'entre eux en fuite à l'étranger, dont Puigdemont.

La rébellion est passible de 30 ans de prison en Espagne. Ce chef d'accusation est controversé, car il suppose un "soulèvement violent" qui, selon de nombreux juristes, ne s'est jamais produit.

L'ancien président destitué s'était rendu en Finlande jeudi et vendredi et avait quitté ce pays avant une éventuelle arrestation par la police finlandaise.

Mais il était suivi par le service de renseignement espagnol qui a alerté ses homologues allemands. "Puigdemont a été arrêté en Allemagne grâce à une opération conjointe de la police et du CNI (Centrale nationale de renseignement)", a confirmé la police espagnole dans un tweet.

AFP



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