Publié le 06-03-2018

En vidéos-Al-Massar : Les libertés en Tunisie sont aujourd’hui et plus que jamais en danger

Le parti Al-Massar a organisé aujourd’hui une conférence de presse durant laquelle il est revenu sur l’état des lieux des libertés, actuellement, dans le pays.



En vidéos-Al-Massar : Les libertés en Tunisie sont aujourd’hui et plus que jamais en danger

« Nous lançons aujourd’hui un cri de détresse » a déclaré Samir Taïeb car, les libertés, dûment acquises sont aujourd’hui et plus que jamais en danger, se sont accordés à dire tous les intervenants.

Constitution bafouée, libertés individuelles et dignité humaine non respectées, depuis quelques temps on ne compte plus les atteintes en Tunisie.

En effet, les manquements à la constitution se multiplient avec des arrestations, des interpellations et des descentes chez les gens qui se retrouvent arrêtés pour leurs orientations sexuelles ou pour s’être promenés en couple ou encore pour avoir fumé un joint chez eux.

Artistes arrêtés sur la base de loi 52, jeunes mis en prison après avoir subi un traitement humiliant comme le test anal et bannis de la ville de Kairouan, une sentence lourde qui date d’une autre époque. Des anciens militants sanctionnés pour leur militantisme qui ne trouvent pas d’emploi… « la révolution dévore ses enfants » disait aujourd’hui Sabra Bedbebis de l’UGET.

Pourtant l’art-21 de cette même constitution stipule que « L’État garantit aux citoyens les libertés et les droits individuels et collectifs. Il veille à leur assurer les conditions d’une vie digne ».

« En tant que constituant ayant participé à la rédaction et enseignant, j’ai honte quand je parle à mes étudiants du chapitre des droits et des libertés et qu’ils me disent que comme à l’époque de Ben Ali la constitution tunisienne fait office d’un ‘torchon’ » a encore ajouté Samir Taïeb.

Ines Mourali, membre des jeunes d’Al-Massar a rappelé les slogans de la révolution tunisienne et l’amertume des jeunes qui, aujourd’hui ne retrouvent de tout ce qui a été scandé que le terrorisme.

« Un jeune aujourd’hui mettrait dans la même case le terrorisme des extrémistes et celui de l’Etat » a-t-elle déclaré.

Mais la bataille ne s’arrête pas malgré la situation alarmante et même si médias, partis et société civile essayent d’être mobilisés, certains manquent à l’appel.

Dans une société conservatrice, il est certainement plus facile de se ranger du côté de la majorité qui peine à faire face à la différence et condamne fermement ‘ceux qui sortent du lot'. Du coup, le champ de bataille pour les libertés individuelles est déserté par beaucoup de politiciens et de médias.

Ghazi Mrabet, a rappelé à l’occasion qu’un conseil ministériel se réunit demain 30 décembre pour étudier une nouvelle proposition de la loi-52. Une proposition qui n’est pas plus juste notamment envers les consommateurs de drogues douces qui sont traités de la même façon que ceux qui consomment des drogues dures. Cependant, le projet propose des centres de soin et de désintoxications sur tous les gouvernorats de Tunisie, un des rares points positifs qu’il comporte, toujours selon Me Mrabet.

Ce dernier a cité tous les articles et chefs d’accusation que l’on utilise aujourd’hui à tort et à travers comme outils de répression comme « l’agression d’un fonctionnaire public durant l’exercice de ses fonctions »…

Parmi les présents, des artistes comme le réalisateur Walid Tayaa qui a dénoncé la barbarie du test anal subi par des personnes soupçonnées d’homosexualité « tous ceux qui gardent le silence sont complices » a-t-il crié.

Pour sa part, l’artiste Bahri Ben Yahmed s’est interrogé sur le rôle de l’Etat qui pense à punir mais n’encadre pas…
 


Hajer Boujemâa
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