Publié le 06-03-2018

Dr Rim Belhassine Cherif de Tunisie Telecom brille au ITU Telecom World 2015… Interview

Dr  Rim Belhassine de Tunisie Telecom a été vivement remerciée par le Secrétaire Général de l’UIT la  participation active au Forum International de l’UIT 2015.



Dr Rim Belhassine Cherif de Tunisie Telecom brille au ITU Telecom World 2015… Interview

Tuniscope a rencontré Dr  Rim Belhassine qui a tenu à remercier Tunisie Télécom et en particulier son Président Directeur Général , Monsieur  Nizar Bouguila, qui l’a encouragé à participer à cet important évènement d’envergure mondiale et qui ne cesse de l’inciter à participer activement aux travaux des commissions d’études de l’UIT-T.

Elle dit : « Je suis honorée de représenter Tunisie Télécom et mon pays la Tunisie dans cet évènement et j’espère que Tunisie Télécom sera toujours représentée dans les plus grandes manifestations mondiales de télécommunications  afin de faire rayonner davantage la Tunisie à l’échelle internationale et renforcer l’image de TT en tant qu’opérateur innovant qui s’intéresse aux nouvelles technologies et aux défis actuels du secteur des télécommunications. »

Le Forum de l’ITU Telecom World 2015, qui a été tenu à Budapest (Hongrie) du 12 au 15 Octobre 2015, a offert aux différents acteurs du secteur des TICs, un espace de discussion afin d'examiner les développements et les tendances clés en matière de technologies, de réglementations, de Business Models, ainsi que de services et d’applications dans les domaines de la 5G, de l’Internet des objets, des nouvelles solutions de connectivité, du Trust et du Big Data, et ce, dans l’objectif d’accélérer l’innovation et assurer le développement économique durable dans tout l’écosystème des TICs.

Durant ce Forum, j’ai participé en tant que panéliste à la session qui s’est tenue le 15 octobre sur le thème : « Emerging with the cloud: the developing markets’ perspective on cloud Computing », en évoquant la problématique des opérateurs télécoms en tant que fournisseurs de services Cloud (motivations, atouts, défis, facteurs clés de succès, etc.). J’ai aussi insisté sur la contribution du Cloud Computing dans la croissance économique dans les pays en développement (amélioration du PIB, création de nouveaux emplois, etc.) ainsi que son potentiel à réduire la fracture numérique. Ce panel a eu de très bons échos surtout qu’il a évoqué les perspectives des différents acteurs des télécommunications (opérateur, régulateur, universitaire, …) sur le Cloud Computing dans les pays en développement.

1-  « Emerging with the Cloud : the developing markets, perspective on Cloud Computing », quelles sont les barrières au déploiement et à l’adoption du Cloud dans les pays en développement et quelles sont les principales opportunités du Cloud pour ces pays?

Les pays en développement souffrent souvent de plusieurs problèmes qui constituent de réels obstacles pour le déploiement et l’adoption du Cloud Computing dans ces pays. Parmi ces problèmes, je cite principalement : le manque de l’infrastructure de base (infrastructure routière, télécommunications, électricité, eau, etc.), le manque d’outils informatiques pour l’accès à Internet, l’insuffisance de la couverture Internet, l’insuffisance des ressources humaines adéquates pour le Cloud ainsi que le manque de la sécurité des données à cause des pratiques de piratage et des attaques informatiques.

Quant aux opportunités offertes par les services Cloud aux pays en développement, elles sont multiples. En effet, le Cloud Computing contribue à la croissance économique des pays et à l’augmentation du PIB, et ce, via la réduction des coûts grâce à son modèle de « paiement à l'utilisation» et à la mutualisation des ressources techniques. De plus, le Cloud Computing permet de créer de nouveaux emplois ; il a été estimé par des études récentes que 14 millions de nouveaux emplois basés sur le Cloud seront créés d’ici la fin de cette année. Le Cloud permet également aux pays en développement d’exporter les connaissances et attirer les investissements étrangers ainsi que de bénéficier d’une panoplie d’applications Cloud dans le cadre du développement socio-économique dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’agriculture,…

Quelles sont, à votre avis, les actions possibles à entreprendre afin de faciliter le déploiement du Cloud Computing dans les pays en développement et bénéficier des opportunités du Cloud sur le plan social et économique ?

A mon avis, les pays en développement sont amenés à assurer l’éducation et la sensibilisation sur les bénéfices et les avantages apportés par le Cloud et à améliorer l’infrastructure de base et accélérer le développement des infrastructures réseaux large bande fixe.
De plus, il est recommandé de définir un environnement réglementaire conforme aux exigences et normes internationales et de mettre en place des Data Centres selon les règles de l’art, offrant les garanties nécessaires selon les normes internationales. La mise en œuvre des programmes de formation et de renforcement institutionnel sera aussi importante pour avoir les ressources et les compétences nécessaires pour le déploiement du Cloud Computing.

Vous avez, par ailleurs, participé à la 7ème réunion des CTOs (Chefs de direction technique) avec deux contributions : « les points de vue (opinions)  de TT sur la nature de la fonction de normalisation au sein de l’UIT » et « l’identification des besoins des pays en développement ». Quelle est la proposition de TT à ce niveau ?

La première contribution vient dans le cadre de l’invitation envoyée par le président du Comité de Révision de l’UIT-T (RevCom) au groupe consultatif des CTOs afin de lui fournir leur avis concernant la nature de la nouvelle fonction stratégique de la normalisation à créer au sein de l’UIT-T. Dans sa contribution, TT supporte l’idée que cette fonction soit ouverte aux non-membres de l’UIT, et ce, afin de recevoir le maximum de contributions et de propositions possibles et permettre à l’UIT-T de devenir plus proche des besoins en normalisation des différents acteurs de l’industrie, et surtout les PME qui sont considérées souvent comme étant des sources d’innovation.
Quant à la deuxième contribution, elle propose un processus pour identifier les besoins futurs en normalisation des pays en développement tout en recommandant l’organisation d’évènements dédiés aux pays en développement, et qui portent sur les priorités de normalisation actuelles de l’UIT-T. Par la suite, le Bureau de la Normalisation des Télécommunications (TSB) collectera le Feedback des participants à ces évènements, à l’aide d’un questionnaire, ce qui aidera à identifier plus précisément les futurs besoins en normalisation.

Il est à noter que les propositions de Tunisie Télécom ont été très bien appréciées par les CTOs et ont été prises en compte lors des discussions ainsi que dans le communiqué élaboré à l’issu de la réunion.

Les besoins en normalisation dans le secteur des TIC à l’échelle nationale diffèrent de ceux à l’échelle internationale ?

Certes, les besoins en normalisation diffèrent surtout selon le degré de développement des pays. Par exemple, la 5G est actuellement définit par les géants de l’industrie des télécommunications, comme étant une priorité de normalisation, alors que certains pays en développements viennent de lancer récemment leurs réseaux 3G.

Cependant, les avancées technologiques telles que les villes intelligentes, l'Internet des objets et les systèmes 5G ont été jugées fondamentales et aideront à atteindre les objectifs de développement durable adoptés par les Nations Unies, d’où l’importance de mener des activités de normalisation sur ces sujets.
De plus, quelque soit la différence en terme des besoins en normalisation entre les pays, les normes fournissent toujours plusieurs avantages, à titre d’exemple : garantir la qualité et la sécurité des produits et des services, faciliter l’interopérabilité entre les produits et réaliser des économies d’échelle, réduire les coûts et accroître les recettes, renforcer la compétitivité des entreprises et l’innovation, faciliter le transfert de technologies nouvelles et donner plus de confiance aux consommateurs et utilisateurs.

Vous occupez, à l’UIT, le poste de vice-présidente de la commission d’études 13 de l’UIT-T et à TT le poste de directeur exécutif de la DEDPS, comment vous arrivez à réconcilier entre les deux ?

Dans le cadre de mes engagements à la commission d’études 13 de l’UIT-T, je dois assister en moyenne à deux réunions par an, dont la présence est obligatoire, durant lesquelles j’assure le suivi de mes tâches de Directeur Exécutif de Développement de Produits et Services au sein de TT en organisant de façon journalière des conf calls avec mes collaborateurs et collègues, avant et après les réunions.

Pour les autres réunions de la commission d’études 13, ainsi que des groupes y afférents (le Groupe Régional Africain pour lequel je suis aussi vice-présidente, le Groupe Spécialisé sur la 5G, etc.), grâce aux outils fournis par l’UIT, ma présence s’opère à distance.

Concernant la préparation des réunions et autres contributions, celles-ci sont, pour l’essentiel, élaborées en dehors des horaires de travail et en particulier pendant les weeks-end, jours fériés, voire en périodes de vacances.

Le mot de la fin

Je vous remercie pour cette Interview, et je tiens à remercier les dirigeants de Tunisie Télécom pour m’avoir fourni l’opportunité de représenter TT dans de tels évènements internationaux. De mon côté, j’essayerai de faire de mon mieux pour renforcer la contribution active de TT aux travaux de l’UIT, et j’invite Tunisie Télécom à encourager ses cadres et experts à participer aux activités de l’UIT afin d’approcher davantage les tendances technologiques du secteur des TICs et les orientations du marché mondial des télécommunications et de faire rayonner davantage l’image de la Tunisie à l’échelle internationale et renforcer l’image de TT en tant qu’opérateur innovateur.


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