Publié le 06-03-2018
La Tunisie n'a pas de leçons à donner à l'Egypte
Le nouveau ministre tunisien des Affaires étrangères Ahmed Ounaïes, a jugé samedi que la Tunisie n'avait "pas de leçons à donner au peuple égyptien" qui manifeste contre le régime du président Hosni Moubarak.
"Il appartient au peuple égyptien de se prononcer sur son présent et sur son avenir. Nous n'avons pas à nous prononcer à sa place ni à lui donner de leçons ni à nos frères à l'Est comme à l'Ouest", a assuré M. Ounaïes dans un entretien à l'Associated Press.
La Tunisie ne revendique "pas l'exemplarité, ni le caractère exceptionnel de cet acte que nous venons d'accomplir", a-t-il ajouté, en référence à "la révolution du jasmin" qui a fait chuter le régime du président Zine el Abidine Ben Ali après 23 ans de règne despotique.
"Nous n'exporterons pas cette expérience au-delà de notre propre pays", a-t-il poursuivi, qualifiant de "folie" que l'on puisse considérer que "la Tunisie, dans sa culture politique et quels que soient les bonds qualitatifs réalisés pour et par son peuple, cherche à devenir exemplaire".
La révolte des Tunisiens "répondait à un besoin national de démocratisation qui nous a hantés depuis plus de 50 ans", a estimé ce diplomate de carrière. "Nous avons payé un prix élevé pour la réaliser. Aujourd'hui nous avons cette chance, mais notre révolution est pour nous-mêmes". "Dans une République vraiment républicaine, il faut pouvoir respecter la loi de l'alternance", a-t-il néanmoins ajouté.