Publié le 06-03-2018
La caravane de la liberté a campé a la Kasbah
Des centaines de Tunisiens défiaient dimanche soir le couvre-feu et s'installaient sous les fenêtres de la Primature, la résidence du Premier ministre, pour "faire tomber les derniers restes de la dictature".

"Nous n'allons pas quitter la place avant que ce gouvernement dégage", a déclaré peu avant l'entrée en vigueur du couvre-feu à 20H00 Nizar, un étudiant de Tunis originaire de Sidi Bouzid (centre-ouest), devant le palais de la Kasbah.
"Nous allons très probablement les laisser ici parce qu'ils sont venus de loin et ne peuvent aller nulle part. Mais nous allons leur interdire de se déplacer" dans la capitale, a déclaré à l'AFP un officier de l'armée sur place, sous couvert de l'anonymat.
Un nouveau groupe d'environ 300 habitants de Kasserine (centre-ouest), autre haut-lieu de la révolte populaire qui a fait chuter le régime Ben Ali le 14 janvier, a rejoint les protestataires trois quart d'heure avant le couvre-feu.
Des messages sur Facebook faisaient état d'autres groupes de provinciaux s'organisant pour marcher lundi sur la capitale. "Le peuple vient faire tomber le gouvernement", avaient scandé dès l'aube les participants de la "Caravane de la libération" dans les rues encore désertes et glaciales de la capitale. Tout au long de la journée, ils ont été rejoints par un flot continu de manifestants.
AFP
