Publié le 11-12-2025
Comment Médenine peut devenir un hub logistique stratégique pour le Sud d’après Anis Mhira
Lors de l’événement Parlons Eco organisé par Savoirs Eco, Anis Mhira, représentant de l’Association Zazis pour le Développement Durable, a lancé un appel fort : sans infrastructures logistiques adaptées, le Sud tunisien restera pénalisé, malgré son potentiel économique et sa position géostratégique exceptionnelle.

À travers l’histoire d’un exportateur de la région, il met en lumière les obstacles structurels qui empêchent Médenine de devenir un véritable levier de croissance.
Une réalité logistique coûteuse et inefficace
Pour illustrer les défis actuels, Anis Mhira commence par un témoignage concret : « Je vais vous raconter l’histoire d’un exportateur du Sud », explique-t-il.
Chaque fois qu’il doit préparer son dossier d’exportation, cet entrepreneur parcourt plus de 200 km jusqu’au CEPEX de Sfax. Une journée perdue entre temps, carburant et charges logistiques.
Et le parcours ne s’arrête pas là. Pour expédier sa marchandise, il doit ensuite se rendre au port de La Goulette, soit 500 km supplémentaires.
Cette double contrainte engendre des coûts élevés, allonge les délais, fait perdre des opportunités commerciales et réduit sa capacité à répondre aux exigences du marché international.
Pour Anis Mhira, « cette situation n’est pas un cas isolé » : elle représente le quotidien de nombreux exportateurs du Sud, confirmé par les analyses du policy brief présenté.
Trois actions prioritaires pour transformer Médenine en plateforme logistique
Face à ces obstacles, l’Association Zazis propose un plan d’action concret, articulé autour de trois priorités :
1. Ouvrir un bureau CEPEX à Médenine : rapprocher les services d’appui à l’exportation, réduire les déplacements et simplifier les démarches administratives.
2. Mettre en place un guichet unique commercial régional :Un dispositif capable de centraliser toutes les formalités, réduire les délais et fluidifier le parcours des entreprises.
3. Renforcer le port de Zarzis : Avec la création de lignes maritimes régulières vers l’Europe, offrant une alternative logistique compétitive et capable de repositionner le Sud sur la carte commerciale régionale.
Selon Anis Mhira, « l’histoire de cet exportateur illustre la nécessité d’investir dans une logistique moderne, accessible et équitable ».
Un potentiel régional sous-exploité
Le Sud tunisien, rappelle-t-il, ne manque ni de potentiel ni de détermination.
Ce qui lui manque, ce sont des infrastructures adaptées pour transformer ses atouts géostratégiques — notamment sa proximité avec l’Afrique et les routes maritimes en croissance réelle.
Le policy brief, élaboré dans le cadre d’un projet mené par l’Association ADCI avec l’appui du projet Savoirs Eco, ne se contente pas de dresser un diagnostic. Il propose également des recommandations complémentaires pour bâtir un écosystème logistique plus efficace au service du développement régional.
Perspectives : Médenine peut devenir un catalyseur de l’économie du Sud
En filigrane, le message d’Anis Mhira est clair : moderniser la logistique du Sud, c’est rendre l’économie régionale plus compétitive, créer des emplois et mieux intégrer la Tunisie dans les chaînes de valeur internationales.
Si les recommandations formulées trouvent écho auprès des décideurs, Médenine pourrait devenir l’un des pivots logistiques les plus importants du pays — et un symbole d’un développement régional enfin équilibré.
