Publié le 07-10-2025

José Maria Arbilla, Ambassadeur d’Argentine : La Tunisie m’a offert bien plus que je ne l’imaginais

Entre plaisirs de la table, souvenirs de voyage et réflexions culturelles, José Maria Arbilla, ambassadeur d’Argentine en Tunisie, évoque avec émotion ses quatre années passées dans le pays du jasmin.



José Maria Arbilla, Ambassadeur d’Argentine : La Tunisie m’a offert bien plus que je ne l’imaginais

Installé à Tunis depuis 2021, le diplomate a appris à connaître la Tunisie bien au-delà des circuits officiels. Derrière l’homme de protocole se cache un passionné de culture et de gastronomie, curieux de chaque rencontre et attentif à chaque détail de la vie tunisienne. Devant le barbecue, il parle avec enthousiasme de l’asado, véritable institution argentine :« L’asado, ce n’est pas seulement la viande, c’est tout un rituel, une cérémonie autour du feu et du partage. »
En souriant, il imagine une rencontre culinaire entre ses deux pays :« Je mettrais volontiers une Ojja, une salade méchouia et  une salade tunisienne pour accompagner l’asado. »

Cette passion de la table devient prétexte à une réflexion plus large sur les ressemblances culturelles entre les traditions tunisienne et argentine : le goût de la simplicité, la convivialité et le respect du produit. « Notre cuisine n’a pas le niveau de sophistication de la cuisine tunisienne, mais elle partage la même philosophie : la qualité avant tout », souligne-t-il.

Curieux et explorateur, l’ambassadeur raconte ses nombreux voyages à travers la Tunisie, souvent en famille :« Nous avons pris la voiture et voyagé partout : Chenini, Tataouine, Dougga, Kairouan… Chaque région raconte une histoire différente. »
De ces escapades, il garde des images précieuses, comme celle d’un matin d’hiver, entouré d’oliviers dans la brume :« Le soleil se levait lentement sur la campagne tunisienne… C’est l’un des plus beaux souvenirs de ma vie. »

Pour lui, la Tunisie n’est pas un “petit pays”, comme certains aiment à le dire, mais une terre d’une richesse étonnante.« Vous pensez que la Tunisie est un petit pays. Ce n’est pas le cas. C’est un grand pays, riche de diversité, où l’on peut tout trouver sans parcourir des milliers de kilomètres », insiste-t-il.
Cette diversité, il la retrouve aussi dans la spiritualité du pays, qui a profondément marqué son quotidien.« Chaque fois que j’entends l’appel à la prière, je me dis : ‘Ah voilà, je suis en Tunisie’, et cela me rend heureux », confie-t-il, avant d’ajouter :« C’est devenu un rituel pour nous. Un rappel quotidien de la beauté du pays et de sa spiritualité. »

José Maria Arbilla voit dans les Tunisiens et les Argentins une même chaleur humaine.« Les Tunisiens et les Argentins partagent la même hospitalité. Ici, on se sent chez soi dès le premier jour », dit-il avec sincérité.
Passionné de langues, il raconte avoir appris très vite quelques mots d’arabe tunisien.« Le premier mot tunisien que j’ai appris, c’est inchallah. Et très vite, j’ai compris que ce mot portait toute une philosophie de vie. »

L’ambassadeur s’intéresse aussi aux ponts linguistiques entre ses deux cultures :« On estime que notre langue a emprunté plus de 4 000 mots à l’arabe, même si on ne s’en rend plus compte aujourd’hui. » Une preuve, selon lui, que les civilisations méditerranéennes ont toujours été plus connectées qu’on ne le croit.

Fasciné par la profondeur historique de la Tunisie, il parle du pays comme d’un véritable pont entre les civilisations.« Lorsque j’ai appris que j’allais venir ici, j’ai eu la sensation d’être transporté à Carthage. Pour nous, c’était une opportunité unique de toucher aux origines méditerranéennes de notre culture. » Il voit la Tunisie comme une terre d’équilibre, où les influences arabes, africaines et européennes cohabitent naturellement.« C’est un pays-charnière, où les cultures ne s’opposent pas, elles se complètent. »

S’il devait résumer la Tunisie en trois mots, l’ambassadeur répond sans hésiter :« La mer, l’huile d’olive et l’histoire. » Trois symboles d’un pays qu’il décrit comme profondément méditerranéen, généreux et empreint d’authenticité.

De l’asado argentin au couscous tunisien, le diplomate trace des parallèles pleins de sincérité entre ses deux patries de cœur. Ses mots résument à eux seuls son attachement :
« Ce pays m’a offert bien plus que je ne l’imaginais : des paysages, des rencontres et une leçon de vie. »



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