Publié le 15-07-2025

Anne Guéguen au 14 juillet à Tunis : une ambassadrice, des valeurs, un message de paix et de coopération

À l’occasion de la Fête nationale française, l’ambassadrice de France en Tunisie, Anne Guéguen, a livré un discours empreint de convictions profondes et de lucidité géopolitique, lors de la réception du 14 juillet 2025 organisée à la Résidence de France à La Marsa.



Anne Guéguen au 14 juillet à Tunis : une ambassadrice, des valeurs, un message de paix et de coopération

Plus qu’un simple exercice protocolaire, cette intervention a affirmé les valeurs partagées entre la France et la Tunisie, tout en inscrivant leur relation dans les grands défis du monde contemporain.

Une célébration sous le signe des valeurs universelles

« Le 14 juillet nous rassemble dans la conviction que chacun et chacune dispose d’un droit inaliénable de vivre, penser et agir librement », a déclaré l’ambassadrice en ouverture, insistant sur les principes de liberté, égalité et fraternité qui sous-tendent la démocratie française. Des valeurs qui, selon elle, entrent en résonance avec celles de la Charte des Nations Unies, dont les 80 ans ont été célébrés cette année.

Dans un monde « où l’ordre international est tragiquement bafoué », Anne Guéguen a cité le penseur italien Antonio Gramsci, évoquant une ère de transition propice à « l’apparition des monstres ». Face à ces dérives, elle a rappelé l’attachement commun de la France et de la Tunisie à un multilatéralisme fondé sur le droit, la coopération et le rejet des rapports de force.

La France, un partenaire engagé en Tunisie et dans le monde

Faisant écho aux tensions géopolitiques actuelles, l’ambassadrice a abordé sans détour deux conflits majeurs. « Rien ne doit faire oublier ce qui se passe à Gaza », a-t-elle affirmé avec émotion. « Cette abomination doit cesser. La France exige un cessez-le-feu immédiat, l’entrée massive de aides humanitaires et la libération des otages. » Elle a également réaffirmé le soutien indéfectible de la France à la souveraineté de l’Ukraine.

Au-delà de ces engagements internationaux, Anne Guéguen a mis en lumière les actions concrètes menées en Tunisie, notamment en matière d’éducation, de transition énergétique et de technologie. « Cette année, nous avons investi plus d’un million et demi d’euros en bourses pour les étudiants et jeunes chercheurs tunisiens », a-t-elle souligné. Elle a également évoqué la tenue prochaine à Tunis du Forum méditerranéen sur l’intelligence artificielle, symbole d’une coopération scientifique ambitieuse.

Une relation ancrée dans l’humain et l’économie

L’ambassadrice a insisté sur les liens humains et économiques forts entre les deux pays. Plus de 700 000 Tunisiens vivent en France, « dont la majorité sont binationaux », tandis qu’en Tunisie, près de 30 000 Français résident, et plus de 1 600 entreprises françaises y sont implantées. « Nous sommes votre premier partenaire commercial et le premier investisseur étranger en Tunisie. »

Elle a également salué le rôle croissant des investisseurs tunisiens en France, la Tunisie étant aujourd’hui le premier investisseur africain dans l’Hexagone. « Ces chiffres ne sont pas seulement des statistiques. Ce sont des preuves tangibles que nous avons besoin les uns des autres », a-t-elle affirmé.

Un avenir commun à construire, pour et avec la jeunesse

Clôturant son discours sur une note résolument optimiste et poétique, Anne Guéguen a cité un poète : « C’est la beauté qui est acte de civilisation, non le fracas des armes ». Avant de conclure par un appel vibrant : « Je veux tremper ma plume dans l’encre généreuse et fraternelle. Nous construirons ces nouvelles perspectives avec la jeunesse et pour la jeunesse. »

Diplomatie d’avenir et espoir partagé

Le discours de l’ambassadrice Anne Guéguen n’a pas seulement rendu hommage à l’amitié franco-tunisienne : il a rappelé, en des termes forts et sensibles, que la diplomatie moderne est une affaire de vision, d’action, mais aussi d’émotion. Face aux bouleversements du monde, elle a tracé les contours d’une coopération fondée sur la solidarité, la jeunesse et le savoir. En cette soirée du 14 juillet, la France a réaffirmé son ancrage en Tunisie, non comme une nostalgie du passé, mais comme un pari d’avenir partagé.



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