Publié le 06-03-2018

Karima Souid : ‘Ennahdha tente de nous épuiser’

La députée Karima Souid est revenue, dans une interview accordée à ‘Lyon capitale’, sur les difficultés rencontrées lors de l’examen de la Constitution, et notamment dans un climat qu’elle a qualifié de ‘malsain’. 



Karima Souid : ‘Ennahdha tente de nous épuiser’

Ci joint l’interview intégrale de la députée Karima Souid :

« Critique, la députée franco-tunisienne Karima Souid estime que l’article 20, sur l’égalité entre citoyens et citoyennes, adopté ce lundi par l’assemblée constituante tunisienne, ne va pas assez loin. Ce texte est pourtant considéré comme une avancée historique dans le monde arabe.

Ce lundi 6 janvier, l’assemblée constituante tunisienne a approuvé un texte historique dans le monde arabe. L’égalité “sans discrimination” des “citoyens et citoyennes”. L’article 20 dispose désormais que“tous les citoyens et les citoyennes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans discrimination aucune”.

Les militantes féministes tunisiennes se sont félicitées de ce changement. Pourtant, la députée franco-tunisienne Karima Souid, du parti social-démocrate Al Massar, estime qu’il s’agit plutôt d’un“statuo quo”. Interrogée par Lyon Capitale sur la portée de cet article, elle considère que celui-ci “reprend exactement les dispositions de l’article 6 de la Constitution de 1959 : “tous les citoyens ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Ils sont égaux devant la loi””.

Objectif : une égalité “dans” la loi et pas seulement “devant”

La députée espérait que l’assemblée constituante irait plus loin. Son parti avait déposé un amendement en ce sens : “Nous avions pour objectif de traiter deux lacunes dans le texte : d’une part d’assurer l’égalité “devant” la loi à toutes les “personnes”, afin de garantir les droits des étrangers sur le territoire tunisien, et d’autre part d’assurer une égalité absolue par la loi. Les personnes devraient être égales “dans” la loi et non pas devant la loi.”

“Ennahda tente de nous épuiser”

En décembre dernier, Lyon Capitale a longuement rencontré Karima Souid. Dans cet entretien, publié dans notre mensuel de janvier*, la députée tunisienne originaire de Vénissieux explique les difficultés à établir une Constitution notamment par un“climat malsain” et un parti Ennahda qui“souffle le chaud et le froid”. Si “islam et démocratie sont compatibles” – ”bien sûr !” –, tel n’est pas le cas selon elle de l’islam “politique”.

Prônant un “dialogue national”, elle ne croit pas en la tenue d’élections d’ici à avril 2014, contrairement à ce qu’avance le chef du gouvernement tunisien Moncef Marzouki».

 

 

 


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