Publié le 01-12-2022

Le pétrole poursuit son ascension

Les cours du pétrole ont poursuivi leur progression mercredi, toujours encouragés par la possibilité d’une réduction de production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de leurs alliés de l’accord OPEP+.



Le pétrole poursuit son ascension

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, dont c’était le dernier jour de cotation, a fini en hausse de 2,89 %, à 85,43 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également avec échéance en janvier, a lui gagné 3,00 %, à 80,55 dollars.

« Les opérateurs voient deux éléments de soutien » dans les jours à venir, à savoir « la décision de l’OPEP “ », qui pourrait opter pour un nouvel abaissement de sa production, lors de sa réunion de dimanche, et les difficultés de l’Union européenne à s’entendre sur un prix plafond pour le pétrole russe, a expliqué Edward Moya, d’Oanda.

Pour Stephen Schork, analyste et auteur du Schork Report, plusieurs indicateurs techniques « signalent que l’offre est surabondante ».

Depuis plusieurs jours, le Brent est passé, comme le WTI quelques jours plus tôt, en situation dite de contango, ce qui signifie que le pétrole acheté pour livraison rapprochée, soit en janvier, est moins cher que le brut proposé pour février.

Cette situation atypique témoigne le plus souvent d’un déséquilibre à court terme entre offre et demande, qui provient généralement d’un affaissement de l’appétit pour l’or noir, constaté actuellement avec le ralentissement de l’économie mondiale.

L’écart entre les deux contrats a atteint mercredi son plus haut niveau depuis mai 2020, aux premières semaines de la pandémie de coronavirus.

Plusieurs indicateurs américains publiés mercredi, en particulier le rapport ADP sur l’emploi en novembre et l’indice PMI d’activité dans la région de Chicago, sont ressortis sensiblement en deçà des attentes.

« Il y a une inquiétude quant à une possible contraction économique », a estimé Stephen Schork, « que ce soit en Amérique du Nord ou en Chine avec les restrictions sanitaires. » Cela augmente la probabilité de voir l’OPEP diminuer sa production, et le marché est en train de l’intégrer.

L’incertitude continuait de peser concernant le mécanisme de plafonnement des prix du pétrole russe, promu par les États-Unis mais sur lequel l’Union européenne ne parvient pas à s’entendre, à 5 jours de l’entrée en vigueur de l’embargo européen.

Faute d’accord, a rappelé Edward Moya, les dispositions qui devaient permettre, dans le respect du prix plafond, aux transporteurs et assureurs européens de traiter du pétrole russe malgré l’embargo ne pourraient s’appliquer.

Le risque serait alors de voir fondre les volumes russes exportés, ce qui réduirait l’offre et pousserait les cours à la hausse.

Dernier élément de soutien aux prix, la chute brutale de 12,6 millions de barils des stocks commerciaux la semaine dernière, dont a fait état mercredi l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).

Ce plongeon inattendu s’explique, pour partie, par le bond du taux d’utilisation des raffineries, à 95,2 % (contre 93,9 % une semaine plus tôt), un niveau que les États-Unis n’avaient pas connu depuis plus de trois ans.

 « Avec les marges élevées », qu’offrent les produits raffinés par rapport aux cours du brut, « les raffineurs montent vraiment en régime », a commenté Andrew Lebow, de Commodity Research Group, qui s’est dit surpris par les 16,6 millions de barils livrés quotidiennement aux raffineries, sensiblement supérieurs (+6 %) au niveau de l’an dernier à la même époque.
AFP



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