Publié le 06-03-2018
Turquie: inauguration d'un tunnel sous le Bosphore, reliant l'Asie à l'Europe
La Turquie a inauguré en grande pompe mardi 29 octobre 2013, au jour du 90 ème anniversaire de la République, le premier tunnel ferroviaire sous le Bosphore, reliant les rives asiatique et européenne d'Istanbul, un des méga-projets urbains contesté du régime islamo-conservateur turc.

Baptisé le "chantier du siècle", après neuf ans d'attente, le Marmaray, un tunnel de 14 km dont une portion immergée de 1.400 m, relie désormais en quatre minutes seulement les deux continents séparés par le détroit du Bosphore dans la mer de Marmara.
"Marmaray qui était un rêve pendant 150 ans est finalement devenu une réalité", a déclaré le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan devant une foule compacte de plusieurs milliers de stambouliotes sur la place d'Üsküdar, située sur la partie asiatique d'Istanbul.
M. Erdogan, ancien maire d'Istanbul et très impliqué dans ce projet pharaonique, l'a qualifié de "perle et chef d’œuvre d'architecture et d'ingénierie".
"Marmaray est un projet de paix et de solidarité qui pourra relier Pékin à Londres", s'est encore félicité M. Erdogan, avant d'embarquer parmi les premiers passagers.
Le projet a pour objectif de fluidifier le trafic intercontinental, sur un trajet effectué quotidiennement par plusieurs millions de stambouliotes.
Marmaray figure parmi ses grands projets urbains souvent contestés qui ont nourri la fronde antigouvernementale de juin.
M. Erdogan était notamment accompagné lors de cette inauguration, à l'occasion de l'anniversaire de la fondation de la république turque en 1923, par le chef du gouvernement japonais Shinzo Abe, principal bailleur de fonds pour le projet.
Marmaray ne sera cependant pas opérationnel à 100% immédiatement. Il faudra attendre encore 2016 pour que le chantier soit entièrement terminé.
"La portion mise en service est très limitée. Tout ça a été reporté à bien plus tard", a regretté Tayfun Kahraman, le président de la chambre des urbanistes d'Istanbul.
Les détracteurs d'Erdogan l'accusent d'avoir précipité l'inauguration de ce tunnel intercontinental avec la volonté de le présenter comme un enjeu avant les élections municipales prévues en mars 2014.
AFP