Devant une salle comble de spécialistes de médias et de publicité, M. Hsan Zargouni , Directeur de Sigma Conseils, a présenté samedi 23 janvier, le Bilan 2009 des Médias et Publicité en Tunisie. C’est la 10^ème conférence Open Sigma qu’organise Sigma Conseils pour présenter les grands traits et les tendances médias dans notre pays.

Comme tous les pays arabes et musulmans, la Tunisie passe par deux étapes différentes qui influencent sa consommation audiovisuelle. Il s’agit du mois de Ramadan et du reste de l’année : hors Ramadan.

En ce qui concerne le mois saint, les chaînes locales prennent la part du lion en audience. Elles enregistrent quotidiennement 89.7% de parts d’audience alors que les chaînes arabes n’ont que 12.1%. Les chaînes françaises sont boudées durant cette période et n’enregistrent que 0.2% de parts d’audience.

Le reste de l’année, les donnes changent. En effet, les chaînes arabes passent à la tête du classement avec 57.8% de parts d’audience, suivies des chaînes locales qui obtiennent 47.4% de parts d’audience. Quant aux chaînes françaises, elles ne font, pendant toute l’année, que 2.1% de parts d’audience.

Mais que regardent les Tunisiens sur les chaînes arabes ? Pas de foot ni de météo… Ils sont absorbés par les feuilletons (56.3% de parts d’audience) et les films (27.9%). Ces produits sont à 99% américains (sauf quelques feuilletons turcs). Première conclusion : la culture américaine écrase la française, dans un pays considéré comme étant francophone.

Deuxième conclusion : la richesse culturelle est en péril. Les Tunisiens varient de moins en moins les satellites sur lesquels ils zappent. Le hotbird semble être le dernier  satellite visité par les Tunisiens.

MBC3, Aljazeera, MBC2, et LBC sont les chaînes arabes les plus regardées par les Tunisiens. Elles sont convoitées pour leurs programmations qui rassemblent films et feuilletons américains sous-titrés ou encore, récemment, doublés en arabe. Talk Shows, variétés et sport sont classés respectivement juste après les feuilletons et les films dans le classement des principales émissions par thèmes en  2009. (Tableau au dessous).

Encore du pain sur la planche pour les chaînes tunisiennes qui n’arrivent pas à s’exporter à l’étranger et n’arrivent même pas à combler le vide audiovisuel au niveau local. Un besoin en feuilletons s’alimente de jour en jour chez les Tunisiens, alors que les producteurs se contentent de présenter quelques feuilletons uniquement durant le mois de Ramadan.

Henda