Publié le 06-03-2018

Human Rights Watch dénonce un usage excessif de gaz lacrymogène par la police

De nombreux témoins interrogés le 27 juillet 2013 par Human Rights Watch ont fait état d'un usage excessif de gaz lacrymogène par la police, ce qui serait illégal, pour disperser un sit-in pacifique devant le siège de l'Assemblée nationale constituante.



Human Rights Watch dénonce un usage excessif de gaz lacrymogène par la police

« Les brutalités policières accroissent les tensions après l'assassinat de Mohamed Brahmi et ne peuvent qu'alimenter davantage le mécontentement et la violence», a déclaré Nadim Houry, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « L'assassinat d'une éminente personnalité politique dans la rue et en plein jour est une raison de plus pour laquelle les Tunisiens ont besoin de savoir que le gouvernement entend protéger leurs droits.»


Le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, devrait ordonner clairement à toutes les forces de police de respecter la liberté de rassemblement et de n'utiliser la force que dans les cas de stricte nécessité, a affirmé Human Rights Watch. Les autorités devraient immédiatement soumettre à une enquête et poursuivre en justice les officiers et les agents de police qui font un usage illégal de la force contre des manifestants.



Dix témoins interrogés par Human Rights Watch ont affirmé que le rassemblement était pacifique. Selon les récits concordants des témoins, une demi-heure après le début des rassemblements, et sans avertissement, la police a fait usage de gaz lacrymogène contre ces deux groupes pacifiques pour les disperser.


Le gaz lacrymogène, en tant qu'instrument de contrôle des émeutes, ne doit être utilisé que lorsque cela est nécessaire, pour répondre de manière proportionnée à des violences. Les directives internationales telles que les Principes de l'ONU sur le recours à la force et l'utilisation des armes à feu stipulent que la police est censée faire preuve de retenue dans ses méthodes de contrôle des foules, afin d'assurer une réponse proportionnelle à toute menace de violence, et éviter d'aggraver la situation.


« L'utilisation injustifiée de la force et la répression arbitraire des manifestants ne peuvent qu'approfondir la crise politique et affaiblir davantage la transition démocratique en Tunisie », a conclu Nadim Houry. « Il est urgent que le gouvernement modifie les méthodes de la police et lui donne clairement l'instruction de faire preuve de retenue.»


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